: . I’ .
li jfeil f ! }. i«' I
*1 - *■ i l . r e
:
ill
11 i
G r o s e i l l i e r n o i r . — Cassis. — Mibes nigrum, Linné.
Le Cassis existe à l’état spontané dans l’Europe septentrionale,
depuis l’Ecosse et la Laponie jusque dans le nord de la France
et de n ta lie ; en Bosnie », en Arménie dans toute la Sibérie,
et la région du fleuve Amour, et dans THimalaya occidental ®.
H se naturalise souvent, par exemple, dans le centre de la
France fe
Les Grecs et les Romains ne connaissaient pas cet arbuste,
qui est propre à des pays plus froids que les leurs. D’après la
diversité de ses noms dans toutes les langues, même antérieures
aux Aryens, du nord de TEurope, il est clair qu’on en recherchait
les fruits à une époque ancienne, et qu’on a probablement
commencé à le cultiver avant le moyen âge. J . Bauhin ® dit
qu’on le plantait dans les jardins en France et en Italie, mais la
plupart des auteurs du xvi® siècle n’en parlent pas. On trouve
dans VHistoire de la vie privée des F rançais, par Le Grand d’Aussy,
publiée en 1782, vol. 1, p. 232, cette phrase assez curieuse : « Le
Cassis n’est guère cultivé que depuis une quarantaine d’années,
et il doit cette sorte de fortune à une brochure intitulée Culture
du cassis, dans laquelle Tauteur attribuait à cet arbuste toutes
les vertus imaginables. » Plus loin (vol. 3, p. 80), Tauteur revient
sur l’usage fréquent du ratafia de cassis depuis la brochure en
question. Bosc, toujours exact dans ses articles du Dictionnaire
d'agricidture, parle bien de cet engouement, au nom G r o s e i l l i e r ,
mais il a soin de dire ; « On le cultive de très ancienne date, pour
son fruit, qui a une odeur particulière, agréable aux uns, désagréable
aux autres et passe pour stomachique et diurétique. »
H est employé dans la fabrication des liqueurs appelées ratafia
et cassis
O l i v i e r . — Olea europæa, Linné.
L ’Olivier sauvage, désigné dans les livres de botanique comme
variété sylvestris ou Oleaster, se distingue de Tarbre cultivé par
un fruit plus petit, dont la chair est moins épaisse. On obtient
1. Watson, Compend. Cybete, i , p. 177; Fries, Summa veg. Scandinaviæ,
p. 39 ; Nyman, Conspectus flovæ europeæ, p. 266.
2. Boissier. Ft. or., 2, p. 815.
3. Ledebour, Ft. ross., p. 200 ; Maximovicz, Primitiæ fl. Amur, p. 119;
Glarke, dans Hooker, Ft. brit. India, 2, p. 411.
4. Boreau, Ftore du centre de la France, éd. 3, p. 262.
5. Bauhin, Hist. plant., 2, p. 99.
6. Ge nom de cassis est assez singulier. Littré, daus son Dictionnaire, dit
milieu du xvm® siècle. Mon recueil manuscrit de noms vulgaires ne présente
pas, sur plus de quarante noms de cette espèce dans différentes langues
ou patois, nn seul nom analogue. Buchoz, dans son Dictionnaire des
plantes, 1770, 1, p. 289, appelle la plante le cassis ou cassetier des Poitevins.
L’ancien nom français était poivrier ou groseillier noir. Le Dictionnaire
de Larousse dit qu’on fabriquait des liqueurs estimées à Gassis, en
Provence. Serait-ce l’origine du nom?
de meilleurs fruits par le choix des graines, les boutures ou les
greffes de bonnes variétés. _
VOleaster existe aujourd’hui dans une vaste région a le s t
et à fouest de la Syrie, depuis le Punjab et le Belouchistan »,
jusqu’en Portugal et même à Madère, aux îles Ganaries et au
Maroc ^ ; et, dans la direction du midi au nord, depuis l’Atlas
iusqu’au midi de la France, l ’ancienne Macédoine, la Grimée
et le Gaucase ®. Si Ton compare ce que disent les voyageurs
et les auteurs de flores, il est aisé de voir que sur les frontièr /
de cette habitation on a souvent des doutes à T é g / d de la
qualité spontanée et indigène, c’est-à-dire très ancienne, de
Tespèce. Tantôt, elle se présente à l ’état de buissons, qui fructifient
peu ou point, et tantôt, par exemple en Grimée, les pieds
sont rares, comme s’ils avaient échappé, par exception, aux eliets
destructeurs d’hivers trop rigoureux qui ne permettent pas un
établissement définitif. En ce qui concerne T Algérie et le inidi
de la France, les doutes se sont manifestés dans une discussion,
entre des hommes très compétents, au sein de la Société botanique
fe Ils reposent sur le fait incontestable que les oiseaux
transportent fréquemment les noyaux d’olives dans les endroits
non cultivés et stériles, où la forme sauvage de 1 Oleaster se
produit et se naturalise. ,
La question n’est pas bien posée lorsqu on se demande si les
Oliviers de telle ou telle localité sont vraiment spontanés. Dans
une espèce ligneuse qui vit aussi longtemps et qui repousse du
pied quand un accident Ta atteinte, ü est impossible de savoir
l ’origine des individus qu’on observe. Ils peuvent avoir ete semes
par Thomme ou les oiseaux à une époque très ancienne, c /
on connaît des Oliviers de plus de mille ans. L ’effet de ces semis
est une naturalisation, qui revient à dire une extension de 1 habitation
Le point à examiner est donc de savoir quelle a ete la
patrie de Tespèce dans les temps préhistoriques très anciens, et
comment cette patrie est devenue de plus en plus grande a la
suite des transports de toute nature. Ce n’est pas la vue tes
Oliviers actuels qui peut résoudre cette question. Il faut chercher
dans quels pays a commencé la culture et comment / e s est
^ , isF t . 1 1 _ _ A t A r I o T i c î T*A0 ‘i n n TT n s l l P,ST,
historique.
2, p. 20 ; Webb et Berthelot. Mût.
n l i dfs Canaries, Géogr. bot, p. 48; Bail, Spicilegium floræ maroccanæ,
^■q^^Gosson Bull. Soc. bot France, 4, p. 107, et 7 p. 31 ; Grisebach, ÿpi-
c i L m ! f l o r æ rumelicæ, 2, p. 71 ; S te v e / Verzeichniss d. taurischen Halbinseln,
p. 248 ; Ledebour, Fl. ross., p. 38.
4. Bulletin, 4, p. 107.
ly!. i i:
M
i ,
»
‘ î
'te