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moyen âge, et la plante n ’est pas cultivée actuellement dans ce
pays fe Ce sont des motifs pour douter du vrai sens des mots
Sisaron et Siser . Quelques botanistes du xvi® siècle ont pensé
que Sisaron était peut-être le Panais, et Sprengel ^ appuie cette
idée.
Les noms français Chervis et Giróle ® apprendraient peut-être
quelque chose si l’on en connaissait l ’origine. Littré fait dériver
Chervis de l ’espagnol Chirivia, mais il est plus probable que
celui-ci dérive du français. Jean Bauhin ^ indique, dans la basse
latinité, Servillum, Chervillum ou Servillam, mots qui ne sont
pas dans le Dictionnaire de Ducange. Ce serait bien l ’origine de
Chervis, mais d ’où venait Servillum soit Chervilluml
A r r a c a c h a ou A r r a c a c i a . Arracacha esculenta, de Gandolle.
Ombellifère généralement cultivée dans le Vénézuela, la Nouvelle
Grenade et l’Equateur comme plante nutritive. Dans les
régions tempérées de ces pays, elle soutient la comparaison avec
la pomme de terre et donne même, assure-t-on, une fécule plus
légère et plus agréable. La partie inférieure de la tige est renflée
en une bulbe sur laquelle se forment, quand la plante végète
bien et pendant plusieurs mois, des tubercules ou caïeux latéraux
plus estimés que la bulbe centrale et qui servent aux plantations
ultérieures
L ’espèce est probablement indigène dans la région où on la
cultive, mais je ne vois pas chez les auteurs des assertions positives
à cet égard. Les descriptions qui existent ont été faites sur
des pieds cultivés. Grisebach dit bien qu’il a vu (je présume dans
l ’herbier de Kew) des échantillons recueillis à la Nouvelle-Grenade,
au Pérou et à la Trinité mais il ne s ’explique pas sur
la spontanéité. Les autres espèces du genre, au nombre d’une
douzaine, croissent dans les mêmes parties de l’Amérique, ce qui
rend l ’origine indiquée plus vraisemblable.
L introduction de 1 Arracacha en Europe a été tentée plusieurs
fois,/ans avoir jamais réussi. Le climat humide de l ’Angleterre
devait faire échouer les essais de sir W. Hooker; mais les nôtres,
faits à deux reprise/ dans des conditions très différentes, n’ont
pas eu plus de succès. Les caïeux latéraux ne se sont pas formés,
et la bulbe centrale a péri dans la serre où nous l ’avions dépo-
1. Lenz, l. c. Heldreich, Nutzpflanzen Griechenlands; Langkavel, lio-
tamk der spateren Griechen.
2. Sprengel, Dioscoridis, etc., II, p. 462.
3. Olivier de Serres, Théâtre de l’agriculture, p. 471
/ Bauhin, Hist, plant., III, p. 154.
informations sur la culture ont été données par Bau-
QftQo \ Wilham Hooker et se trouvent dans le Botanical Magazine, pl.
3092. A -P de Candolle a publié, dans la 5® Notice sur les plantes rares du
Jardin bot. de Genève, une figure qui montre la bulbe principale.
6. Grisebach, Flora o f british W. India islands.
GARANCE 3 3
sée pendant l’hiver. Les bulbes que nous avions communiquées
à divers jardins botaniques, en Italie, en France et ailleurs, ont
eu le même sort. Evidemment, si la plante, en Amérique, vaut
réellement la pomme de terre comme produit et comme goût,
ce ne sera jamais le cas en Europe. Sa culture ne s’est pas répandue
au loin en Amérique, jusqu’au Chili et au Mexique,
comme celle de la pomme de terre ou de la Batate, ce qui confirme
les difficultés de propagation observées ailleurs.
G a r a n c e . — Ruhia tinctorum, Linné.
La garance est certainement spontanée en Italie, en Grèce,
en Crimée, dans 1 Asie Mineure, en Syrie, en Perse, en Arménie
et près de Lenkoran En avançant de l’est à l ’ouest dans le
midi de 1 Europe, la qualité de plante spontanée, originaire, est
de plus en plus douteuse. Déjà en France on hésite. Dans le
nord et 1 est, la plante paraît « naturalisée dans les haies, sur
les murailles » ou « subspontanée » à la suite d’anciennes
cultures En Provence, en Languedoc, elle est plus spontanée
ou, comme on dit « sauvage », mais il se peut bien qu’elle se
soit répandue à la suite des cultures, faites assez en grand.
Dans la péninsule espagnole, elle est indiquée comme « subspontanée
4 De même dans l ’Afrique septentrionale fe Evidemment
l’habitation naturelle, ancienne et incontestable est l ’Asie
tempérée occidentale et le sud-est de l ’Europe. Il ne paraît pas
qu on ait trouvé la plante au delà de la mer Caspienne, dans le
pays occupé jadis par les Indo-Européens, mais cette région est
encore peu connue. L ’espèce n’existe dans l’Inde qu’à l ’état de
plante cultivée, sans aucun nom sanscrit
On ne connaît pas davantage un nom hébreu, tandis que les
Grecs, les Rornains, les Slaves, les Germains, les Celtes avaient
des noms variés qu’un érudit ramènerait peut-être à une ou
deux racines, mais qui indiquent cependant par leurs flexions
multiples une date ancienne. Probablement on a recueilli les
ra /n e s sauvages, dans la campagne, avant d’avoir l ’idée de
■cultiver 1 espèce. Pline dit bien qu’on la cultivait en Italie de
son temps fe et il est possible qu’en Grèce et dans l ’Asie Mineure
oet usage fût plus ancien.
La culture de la garance est souvent mentionnée dans les
actes français du moyen âge Ensuite on l ’avait négligée ou
ita lica ,l\ ,g . 146; Deeaisne, Recherches sur la Garance,
p. 38; Boissier, Flora orientalis, III, p. 17 ; Ledebour, Florarossica, II, p. 405.
o Germain, Flore des environs de Paris, II, p. 365.
/■ d’Alsace, I, p. 359.
t ' n 11 Lange, Prodromus floræ hispanicæ, II, p. 307.
Alger Qd ^Hmlegvum Floræ maroccanæ, p. 483 ; Miinby, Catal. plant.
6. Piddington, Index.
7. Pliniiis, lib. 19, cap. 3.
8. De Gasparin, Traité d ’agriculture, IV, p, 253.
De Candolle. 3
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