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 variétés, du moins  à  l ’époque  de  Pline. Les  peintures murales de  
 Pompeia  montrent  souvent  cet  arbre  avec  son  fruit  fe  
 Les  lacustres  de  Suisse  et  d’Italie  récoltaient  les  pommes  
 sauvages  en  grande  quantité,  et  dans  ces  provisions  il  s ’est  
 trouve  quelquefois,  mais  rarement,  des  poires.  M.  Heer  en  a  
 figuré  une  des  stations  de Wangen et Robenhausen,  sur  laquelle  
 on  ne  peut se méprendre. G’est un fruit aminci dans  le  bas,  ayant  
 28 millimètres  de  long  et  19  de  large,  coupé  longitudinalement  
 de maniere  à montrer  une  chair  fort  peu  épaisse  autour  de  la  
 partie  cartilagineuse  centrale  fe  On  n’en  a  pas  trouvé  dans  les  
 stations du lac du Bourget, en  Savoie. Dans  celles  de Lombardie,  
 le  professeur  Ragazzoni  ^  a  trouvé  une  poire,  coupée  en  long  
 a p n t   25 millimètres  sur 16. Elle  était  à Bardello,  dans le  lac  de  
 Varèse.  Les  poires  sauvages  figurées  dans  le Nouveau Duhamel  
 ont  30-33  millimètres,  sur  30-32,  et  celles  du  Laristan,  figurées  
 dans  le  Ja rdm   fruitier  du  Aluséum  sous  le  nom  de  P .  Balansæ  
 qui  me paraissent de  la même espèce et d’origine bien spontanée!  
 ont  26-27  millimètres  sur  24-25.  Dans  ces  poires  sauvages  actuelles  
 la  chair est  un  peu  plus  épaisse,  mais  les  anciens  lacustres  
 avaient fait sécher leurs  fruits après les avoir coupés en long,  
 ce  qui  doit  en  avoir  diminué  l’épaisseur.  Les  stations  indiquées  
 n  accusent  la  connaissance ni  des  métaux  ni  du  chanvre ’  mais  
 vu  leur/oignenoeut de localités plus  civilisées des temps anciens,  
 / r to u t   lorsqu il  s  agit de  la  Suisse,  il  est possible  que  les  restes  
 / co u v e r t s   ne  soient pas  antérieurs  à  la  guerre  de  Troie  ou  à  la  
 fondation  de  Rome. 
 J ’ai cité trois noms de l’ancienne Grèce et un nom latin, mais il y  
 en  a b e a u c / p  d’autres  ; par  exemple,  en  arménien  et  géorgien,  
 f f iu t a ;  /   h o / r o i s ,   Vatzkor ;  dans  les  langues  slaves,  Gruscha  
 (rusre), Brusska (bohème), Kruska (illyrien). Des noms analogues  
 an Pijrus  des  Latins  se  trouvent dans  les  langues  celtiques  : P e ir   
 / lan d a is ) , P e r  (cymrique  et armoricain)  fe  Je   laisse les linguistes  
 taire  des  conjectures  sur  l ’origine  plus ou moins aryenne  de  pinceurs  
 de  ces  noms  et  du  Bi?m  des Allemands,  mais  je  note  leur  
 div / s ité  et multiplicité comme un indice d’existence fort ancienne  
 /   1 e sp / e   depuis  la  mer  Caspienne  jusqu’à  l ’Atlantique.  Les  
 Aryas  n  ont  sûrement  pas  emporté  dans  leurs  migrations  vers  
 1 ouest des poires ou des pépins  de poires ;  mais, s ’ils ont  retrouvé 
 en  Europe  un  fruit  qu’ils  connaissaient,  ils  lui auront  donné  le 
 nom  ou  les  noms usités  chez  eux,  tandis  que  d’autres  noms  an- 
 Poiriers  ne  sopt pas  dans  l’ouvrage.  En  tout  cas  le  nom  des  anciens  est  
 /   nom  vulgaire,  mais  le  nom vraiment  botanique  est  celui  de  Linné  fondateur  
 de  la  nomenclature  adoptée,  et  Linné  a  écrit Pyrus. 
 1.  Comès,  III.  piante dipinti Pompeiani,  p. 59. 
 2.  Heer,  Pfahlbauten,  p.  24,  26,  fig.  7. 
 3.  Sordelli,  Notizie  staz.  lacustre  d i  Lagozza,  p.  37. 
 Í. Nemnich, Polyglott. Lexicon Naturgesch. ; Ad. Pictet, Origines indo-europeennes, 
   1 ,  p.  277 ;  et mon Dictionnaire manuscrit  de  noms  vulgaires. 
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 té'ricurs  ont  pu  continuer dans  quelques  pays.  Gomme  exemple  
 de  ce  dernier  cas,  je  citerai  deux  noms  basques  du  Poirier,  
 Udarea  et Aladaria  fe  qui n’ont  aucune  analogie  avec  les  noms  
 asiatiques  ou  européens  déjà  connus.  Les  Basques  étant  probablement  
 des  Ibères  subjugués  et  refoulés  vers  les Pyrénées  par  
 les  Celles,  l ’ancienneté  de  leur  langue  est  très  grande,  et,  pour  
 l ’espèce  en  question,  il  est  clair  qu’ils  n’ont  pas  reçu  les  noms 
 des  Geltes  ou  des Romains. 
 En  définitive,  on peut regarder l’habitation  actuelle  du Poirier  
 de  la Perse  septentrionale à la côte  occidentale  de 1 Europe  tempérée  
 ,  principalement  dans  les  régions  montueuses,  comme  
 préhistorique  et même  antérieure  à  toute culture.  Il faut  ajouter  
 néanmoins  que  dans  le  nord  de  l’Europe  et  dans  les  îles britanniques  
 la  fréquence  des  cultures  a  dû  étendre  et multiplier  des  
 naturalisations  d’une  époque  relativement  moderne,  qu on  ne  
 peut  guère  distinguer maintenant. 
 Je   ne  saurais  me  ranger  à  l’hypothèse  de  Godren  ,  que  les  
 nombreuses variétés cultivées proviennent d’une espèce  asiatique  
 inconnue  fe  H semble qu’elles peuvent se rattacher,  comme  le  dit  
 Deeaisne,  au  P .  communis  ou  au P .  nivalis,  dont  je  vais  parler,  
 en  admettant  les  effets  de croisements  accidentels,  de  la  culture  
 et  d’une  longue  sélection.  D'ailleurs  on  a  exploré  l’Asie  occidentale  
 assez  complètement  pour  croire  qu’elle  ne  renferme  pas  
 d’autres  espèces  que  celles  déjà décrites. 
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 P o i r i e r   S a u g e r .  — Pyrus  nivcdis, Jacquin. 
 On  cultive  en  Autriche,  dans  le  nord  de  l ’Italie  et  dans  
 plusieurs  départements  de  l ’est  et  du  centre  de  la  France,  nn  
 Poirier  qui  a  été  nommé  par  Jacquin  Pyrus  nivalis  fe  à  cause  
 du  nom  allemand  Schneebirn,  motivé  par  l ’usage  des  paysans  
 autrichiens  d’en  consommer  les  fruits  quand  la  neige  couvre  les  
 montagnes.  On  le  nomme  en  France  P o irie r  Sauger,  parce  que  
 les  feuilles  ont  en  dessous un duvet blanc  qui  les  lait  ressembler  
 à  la  Sauge.  Deeaisne  *»  regardait  toutes  les  variétés  de  Saugers  
 comme  dérivant  du  Pyt'us  Kotschyana,  Boissier  **,  qui  croit  
 spontanément  dans  l’Asie  Mineure.  Celui-ci  prendrait  alors  le  
 nom  de nivalis,  qui  est  le  plus  ancien. 
 Les  Saugers  cultivés  en  France  pour  faire  du  poiré  sont  d /   
 venus  sauvages,  çà  et  là,  dans  les  forêts  Ils  constituent  la 
 1.  D’après  une  liste  de  noms  de  plantes  communiquée  pai- M.  d'Abadie  
 à  M.  le  professeur  Clos,  de Toulouse. 
 2.  Godron,  l.  c.,  p.  28. 
 3.  Jacquin,  Floxm  ausùùaca,  2,  p.  4,  pl.  107. 
 4.  Deeaisne,  Ja rdin  fn iitie r  du  Muséum,  Poiriers,  pl.  21.  _ 
 5.  Deeaisne,  ibid.,  pl.  18,  et  introduction,  p.  30.  Plusieurs  variétés  de  
 Saugers,  dont  quelques-unes  ont  de  gros  fruits,  sont  figurées  dans  le 
 même  ouvrage.  ,7  coe 
 6.  Boreau,  Flore  du  centre  de  la  France,  éd.  3,  v.  2,  p.  236. 
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