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PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS GRAINES
— Cajanus indicus, Sprengel. — Cytisus Cajan,
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C a ja n .
Linné.
Cette Légumineuse, très souvent cultivée dans les pays tropicaux,
est de la nature des arbustes; mais elle fructifie dès
la première année, et dans quelques pays on aime mieux la cultiver
comme une plante annuelle. Ses graines sont un article important
de la nourriture des nègres ou des indigènes, tandis que
les colons européens ne les recherchent guère, si ce n’est pour
les manger avant maturité, comme nos petits pois.
La plante se naturalise avec une grande facilité dans de mauvais
terrains, hors des cultures, même aux Antilles, d’où elle
n est certainement pas originaire ».
A File Maurice, elle se nomme Ambrevade; dans les colonies
/ g la i r e s , Doll, Pigeon-Pea, et dans les Antilles anglaises ou
françaises ,/ois d’Angola, Pois de Congo, Pois pigeon.
Chose singulière, pour une espèce répandue dans les trois
continents, les variétés ne sont pas nombreuses. On en signale
deux, basées uniquement sur la couleur jaune ou teintée de
r o u / des fleurs, qui ont été regardées quelquefois comme des
espèces distinctes, mais que des observations plus attentives
ramènent à une seule, conformément à l ’opinion de Linné fe Le
petit nombre tes variations obtenues, même dans l’organe pour
lequel on cultive l’espèce, est un indice de culture pas très ancienne.
G est cependant ce qu’il faut chercher, car l ’habitation
p ré / l tu ra le est incertaine. Les meilleurs botanistes ont siip-
poré tantôt l ’Inde et tantôt l’Afrique intertropicale. M. Bentham,
/ i a beaucoup étudié les Légumineuses, croyait en 1861 à
1 origine africaine, et en 1865 il inclinait plutôt vers l ’origine
asiatique ®. Le problème est donc assez intéressant.
Et d’abord il ne peut pas être question d’une origine américaine.
Le Cajan a été introduit aux Antilles de la côte d’Afrique
par la traite des nègres, comme l ’indiquent les noms vulgaires
déjà cités » et l ’opinion unanime des auteurs de flores américaines.
On l ’a porté également au Brésil, à la Guyane et dans
toutes les régions chaudes du continent américain.
La facilité avec laquelle cet arbuste se naturalise empêcherait,
à elle seule,^ d’accorder beaucoup de poids au dire des collecteurs,
qui l ’ont trouvé plus ou moins spontané en Asie ou en
Afrique, et de plus ces assertions ne sont pas précises. Généralement
elles sont accompagnées de doutes., La plupart des
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f f i ! q / s t io n Wight et Arnott, Prodr. fl. penins. ind
p. 256, Klotzsch, dans Peters, Beise nach Mozambique, 1, p. 36, La variété
a fleur jaune est figurée dans Tussac, l. c .; celle à flein colorée de rouee
dans le Botanical register, 1845, pl. 31.
3. Bentham Flora Hongkongensis, p. 89 ; Flora brasil., vol. 15, n 1 9 9 *
Bentham et Hooker, Gen., I, p. 541. • p. my,
4. De Tussac, Flore des A n t ille s ; Jacquin, Obs., p. 1.
CAJAN
/o te a^it réellement sauvage, et les noms du
pays paraissent fo'confirmer. » / r Jo© Hooker dans re
te rinde anglaise, dit : « Sauvage ? et cultivée j u s / a 6000 pieds
dans l ’Himdaya. » Loureiro ® l ’indique cultivée et non cul-
Hrée « e n Gochinchine et en Ghine. » Les auteurs chinois ne
naraissent pas en avoir parlé, car l ’espèce n’est pre nommee
dans l’opuscule du D>' Bretschneider, On study, etc les des
de la Sonde, elle est mentionnée comme cultivée, et meme a s s /
rarement à Amboine, à la fin du dix-septième siecle, d après
Bumphius ». Forster ne l'avait pas vue dans les des de la mer
S q u a l o r s du voyage de Gook, mais Seemam nous apprend
que les missionnaires l ’ont introduite depuis peu d / s les ja r dins
des îles Fidji fe Tout cela fait présumer une extension peu
ancienne de la culture à l ’est et au midi du continent asiatique.
Outre la citation de Loureiro, je vois qu’on indique 1 espece sur
la montas-ne de Magelang, de l’île de Ja v a fe mais, en supposant
une véritable et ancienne spontanéité dans ces deux cas ü serait
bien extraordinaire qu’on ne t ro u v / pas également 1 espece
dans beaucoup d’autres localités asiatiques.
L ’abondance des noms indiens et malais montre une culture
assez ancienne. Piddington indique même ^ " ‘“ “ ©0 0 ^
Arhuliu, que Roxburgh ne connaissait 0 ^ 0 0 +
cnne nreuve à l’appui de son assertion. Le nom peut avoii eie
simplement supposé, d’après les noms hindou et bengali Lrur et
Orol On ne connaît pas de nom semitique. ' i^ nAra
En Afrique, le Cajan est signalé souvent de Z an z ib / a ^ c « /
de Guinée fe Les auteurs le disent cultivé, ou ne / x p l iq u e n t pre
à cet égard, ce qui semble indiquer des échantillons quelqure
fois sp o n Î /^ En Egypte, la culture est toute moderne, dn
je doute que l ’espèce
Asie et au ’elle s’y trouve depuis plus de 3000 ans. bi les anciens
peuples l’avaient connue, elle serait arrivée à la connaissance fe s
Arabes et des Egyptiens avant notre époque. Au contiaire, dans
PAMque é q u a t S e , il est possible qu’elle existe sauvage ou
cultivée, depuis un temps très long, et qu elle soit arnvee en
1. Rheede, Roxburgh, Knvzffiiirm. flora, etc.
2. Thwaites, Fnum. plant. Ceylan.
3. Loureiro, Fl. «ferèznc/i., p. 565.
4 Rumphius, Amb., vol. 5, t. 135.
5 ! Seemann, Flora Vitiensis, p. 7 t.
6. Junghuhn, Plantæ Jimgh., 23 • etc.
9 . Bulletin de la Soc. d acclimatation, 1871, p. 663.
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