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OU deux. Quoi qu’il en soit, la distinction établie par Pison
entre ces deux graines souterraines, l’une brésilienne, l'autre
d’Afrique, tend à faire penser que l’Arachis est du Brésil.
« L ’ancienneté et la généralité de sa culture en Afrique est
cependant un argument de quelque force, qui compense jusqu’à
un certain point l’ancienneté au Brésil et la présence de six
autres Arachis dans ce seul pays. Je lui donnerais beaucoup de
valeur si PArachis avait été connue des anciens Egyptiens et des
Arabes; mais le silence des auteurs grecs, latins et arabes, comme
l ’absence de l ’espèce en Egypte du temps de Forskal, me font
penser que sa culture en Guinée, au Sénégal » et sur la côte
orientale d’Afrique ^ ne remonte pas à une date fort ancienne.
Elle n’a pas non plus des caractères d’antiquité bien grande en
Asie. En effet, on ne lui connaît aucun nom sanscrit®, mais seulement
un nom hindustani. D’ après Rumphius », elle aurait été
importée du Japon dans plusieurs des îles de l ’archipel indien.
Elle n’aurait eu alors que des noms étrangers, comme, par
exemple, le nom chinois qui signifie seulement fève de terre.
A la fin du siècle dernier, elle était cultivée généralement en
Ghine èt en Gochinchine. Gependant malgré cette idée de Rumphius
d’iine introduction dans les îles par le Japon ou la Ghine,
je vois que Thunberg n’en parle pas dans sa Flore japonaise. Or
le Japon a eu depuis seize siècles des rapports avec la Ghine,
et les plantes cultivées originaires de l ’un des deux pays ont ordinairement
passé de bonne heure dans l ’autre. Elle n’est pas indiquée
par Forster parmi les plantes usitées dans les petites îles
de la mer Pacifique. L ’ensemble de ces données fait présumer
l ’origine américaine, j ’ajouterai même brésilienne.
« Aucun des auteurs que j ’ai consultés ne dit avoir vu la plante
spontanée, soit dans l’ancien, soit dans le nouveau monde. Ceux
qui parlent de l’Afrique ou de l’Asie ont soin de dire que la
plante y est cultivée. Marcgraf ne le dit pas pour le Brésil; mais
PisoQ indique l’espèce comme semée. »
Des graines d’Arachide ont été trouvées dans les tombeaux
péruviens d'Ancon ®, ce qui fait présumer quelque ancienneté
d’existence en Amérique et appuie mon opinion de 1855.
L ’étude des livres chinois par le D'' Bretschneider ® renverse
l ’hypothèse de Brown. L ’Arachide n'est pas mentionnée dans les
anciens ouvrages de ce pays, même dans le Pent-Sao, publié au
XVI® siècle. Il ajoute qu’il croit l’introduction seulement du siècle
dernier.
1 . Guillemin et Perrottet, F l. seneg.
2. Loureiro, F l. cochinch.
3 . Roxburgh, F l. ind., 3 , p. 280 ; Piddington, Index.
4. Rumphius, Hei'b. amb., 5 , p. 426 et 427.
5 . Rocbebrune, d’après l ’extrait contenu dans Botanisches Centralblatt,
1880, p. 1634. Pour la date, voyez ci-dessus, p . 2 7 3 .
6. Bretschneider, On the study and value o f chinese bot. works, p. 18.
Toutes les flores récentes d’Asie et d’Afrique mentionnent
l ’espèce comme cultivée, et la plupart des auteurs pensent qu’elle
est d’origine américaine. M. Bentham, après avoir constaté
qu’on ne l’a pas trouvée sauvage en Amérique ou ailleurs,
ajoute qu’elle est peut-être une forme dérivée d’une des six autres
espèces du genre spontanées au Brésil, mais il n’indique
pas de laquelle. G’est assez probable, car une plante douée d’un
moyen efficace et très particulier de germer ne paraît pas de
nature à s’éteindre. On l ’aurait trouvée sauvage au Brésil, dans
le même état que la plante cultivée, si cette dernière n’était pas
un produit de la culture. Les ouvrages sur la Guyane et autres
.gions de l’Amérique indiquent l’espèce comme cultivée. Grisebach
» nous dit en outre que dans plusieurs des îles Antilles elle
se naturalise hors des cultures.
Un genre dont toutes les espèces bien connues sont ainsi cantonnées
dans une seule région de l’Amérique ne peut / è r e avoir
une espèce commune entre le nouveau monde et l ’ancien. Ge
ser,' t une exception par trop forte aux données ordinaires de la
géographie botanique. Mais alors comment l ’espèce (ou forme
cultivée) a-t-elle passé du continent américain à l ’ancien monde?
G’est ce qu’on ne peut guère deviner. Je ne suis pas éloigné de
croire à un transport du Brésil en Guinée par les premiers négriers,
et à d’autres transports du Brésil aux îles du midi de
l’Asie par les Portugais depuis la fin du xv® siècle.
C a fé ie r . — Coffea arabica, Linné.
Ce petit arbre, de la famille des Riibiacées, est sauvage en
Abyssinie fe dans le Soudan ® et sur les deux côtes opposées de
Guinée et Mozambique ». Peut-être, dans ces dernières localités,
éloignées du centre, s’est-il naturalisé à la suite des cultures.
Personne ne l ’a encore trouvé en Arabie, mais cela peut s’expli-
(juer p a r la difficulté de pénétrer dans l ’intérieur du p a y / Si on
l ’y découvre, on aura de la peine à constater la qualité spontanée,
car les graines, qui perdent vite leur faculté de germer,
lèvent souvent autour des cultures et naturalisent l ’espèce. Cela
s’est vu au Brésil et aux Antilles fe où l ’on est sùr que le Caféier
n’a jamais été indigène.
L ’usage du café paraît fort ancien en Abyssinie. Shehabeddin
Ben, auteur d’un manuscrit arabe du xv® siècle (n® 944 de la
Bibl. de Paris), cité dans l’excellente dissertation de John Ellis fe
1. Grisebach, Flora o f brit. W . Indian islands, p. 189.
2 . Richard, TenZamen fl. abyss., l , p. 3 4 9 ; Oliver, Flora of tropical
Africa, 3 , p. 180.
3 . Ritter, cité dans Flora, 1846, p. 704. r, ■ i t? i p
4 . Meyen, Géogr. bot., traduction anglaise, p. 384 ; Grisebach, Flora of
biùtish w . India islands, p. 338. , . n tx • iopo
5. H. Welter, Fssai sur l’histoire du café, 1 vol. in-8“. P an s , 1868.
6. Ellis, An historical account of Coffee, 1774.
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