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en Italie c’est pour Thuile contenue dans la graine. Gette huile,
plus ou moins purgative, sert à l ’éclairage au Bengale et ail-
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Dans aucune région le Ricin n ’a été trouvé spontané d’une
manière aussi certaine qu’en Abyssinie, dans le Sennaar et le
Gordofan. Les expressions des autenrs ou collecteurs sont catégoriques.
Le Ricin est commun dans les endroits rocailleux
de la vallée de Ghiré, près de Goumalo, dit Quartin Dillon ; d
est spontané dans les localités du Sennaar supérieur qui sont
inondées pendant les pluies, dit Hartmann ». Je possède un
échantillon de Kotschy, n® 243, recueilli du côté septentrional
du mont Kohn, en Gordofan. Les indications des voyageurs au
Mozambique et sur la côte opposée de Guinée ne sont pas aussi
claires, mais il est très possible que l ’habitation spontanée
s’étende sur une grande partie de l’Afrique tropicale. Gomme il
s ’agit d’une espèce utile, très apparente et facile à propager, les
nègres ont dû la répandre depuis longtemps. Toutefois, q u / d
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en Algérie, en Sardaigne, an Maroc, et même aux îles Canaries,
où elle se voit surtout dans les sables au bord de la mer, elle
est naturalisée depuis des siècles.
J ’en dirai autant des échantillons rapportés de Djedda, en
Arabie, par Schimper, qui ont été recueillis près d’une citerne.
Forskal ® a cependant recueilli le Ricin dans les montagnes de
TArabie Heureuse, ce qui peut signifier une station sp o n t /é e .
M. Boissier » l ’indique dans le Belouchistan et la Perse méridionale,
mais comme « siibspontané », de même qu’en Syrie,
Anatolie et Grèce.
Rheede ® parle du Ricin comme cultivé au Malabar et croissant
dans les sables, mais les auteurs modernes anglo-indiens
n’admettent nullement la spontanéité. Plusieurs passent Tespèce
sous silence. Quelques-uns parlent de la facilité de naturalire-
tion hors des cultures. Loureiro avait vu le Ricin en Gochinchine
et en Chine,,« cultivé et non cultivé », ce qui signifie
peut-être échappé des cultures. Enfin, pour les îles de la Sonde,
Rumphius ® est, comme toujours, un des plus intéressants à
consulter. « Le Ricin, dit-il, croît surtout à Java, où il constitue
d’immenses champs et produit une grande quantité d’huile. A
Amboine, on le plante çà et là près des habitations et dans les
1 . Richard, Tentamen floræ abyssinicæ, 2 , p. 250 ; Schweinfurth, Plantæ
niloticæ a Hartmann, etc., p. 13.
2 . Schweinfurth et Ascherson, Aufzahlung, p. 262.
3 . Forskal, F l. arab., p. 7 1 .
4 . Boissier, F l. orient., k, p. 1143.
5 . Rheede, Malabar, 2 , p. 57, t. 3 2 .
6. Rumphius, Herb. Amboin., vol. 4 , p. 93.
champs, plutôt pour Tusage médicinal. L ’espèce sauvage croît
dans les jardins abandonnés {m desertis hortis) ; elle provient
sans doute de la plante cultivée [sine dubio degeneratio domes-
ticæ). » Au Japon, le Ricin se voit parmi les buissons et sur les
pentes du mont Wunzen, mais MM. Franchet et Savatier » ajoutent
: « Probablement introduit. » Enfin le D“ Bretschneider ne
mentionne pas l’espèce dans son opuscule de 1870, ni dans les
lettres qu’il m’a adressées, ce qui me fait supposer une introduction
peu ancienne en Ghine.
On cultive le Ricin dans l ’Amérique intertropicale. Il s ’y natu-
lise facilement dans les taillis, les décombres, etc. ; mais aucun
botaniste ne f a trouvé avec les conditions d’une plante vraiment
indigène. L ’introduction doit remonter au premier temps de la
découverte de TAmérique, car on cite aux Antilles un nom vulgaire,
Lamourou, et Pison en indique un autre au Brésil, Nham-
bu-Guacu, Figuero inferno des Portugais. G’est de Bahia que
j ’ai reçu le plus grand nombre d ’échantillons. Aucun n'est accompagné
d’une assertion de véritable indigénat.
En Egypte et dans l ’Asie occidentale, la culture du Ricin date
d’époques si reculées qu’elles ont fait illusion sur forigine.
Les anciens Egyptiens la pratiquaient largement, d’après
Hérodote, Pline, Diodore, etc. H n’y a pas d’erreur sur l ’espèce,
car on a trouvé dans les tombeaux des graines qui lui appartiennent
Le nom égyptien était Kiki. Théophraste et Dioscoride
font mentionné, et les Grecs modernes l’ont conservé
tandis que les Arabes ont un nom tout différent, Kerua, Kerroa,
Charua ».
Roxburgh et Piddington citent un nom sanscrit Eranda,
Erunda, quia laissé des descendants dans les langues modernes
de TInde. A quelle époque du sanscrit remonte ce nom? G’est
ce que les botanistes ne disent pas. Gomme il s’agit d’une
plante des pays chauds, les Aryas n’ont pas dû en avoir connaissance
avant leur arrivée dans TInde, c’est-à-dire à une
époque moins ancienne que les monuments égyptiens.
La rapidité extrême de la croissance du Ricin a motivé divers
noms dans les langues asiatiques et celui de Wunderbaum en
allemand. La même circonstance et l’analogie avec le nom
égyptien, Kiki, ont fait présumer que le Kikajon de l’Ancien
Testament qui avait crû, disait-on, dans une nuit, était le
Ricin.
Je passe une infinité de noms vulgaires plus ou moins absurdes,
comme Palma Christi, Girasole de quelques Italiens, etc., mais il
1. Franchet et Savatier, Enum. Japon., 1 , p. 424.
2 . Unger, Pflanzen des alten Ægyptens, p. 61.
3 . Théophraste, Jlist., 1. 1 , c. 1 9 ; Dioscorides, 1. 4, c. 1 7 1 ; F ra a s, Synopsis
fl. class., p. 92. X
4. Nemnich, Polyglott. Lexicon; Forskal, F l. ægypt., p. 75.
5 . Jonas, IV, 6 ; Pickering, Chronol. hist. o f plants, p. 225, écrit Kykioyn.
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