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Il n existe aucun nom sanscrit pour ces plantes, mais seulement
des noms modernes mdous et bengalis, et encore pour les
seuls Brassica Rapa et olcracca b Kærapfer ^ cite pour la rave
des noms japonais, Busci ou plus communément Aonn, mais
rien ne prouve que ces noms soient anciens. Le docteur Bretschneider,
qui a étudié attentivement les auteurs chinois, ne mentionne
aucun hrassica. Apparemment il n’en est pas question dans
fes anciens ouvrages de botanique et d’agricultiÎre. quoique
mmntenant en Chine on en cultive plusieurs variétés
Transportons-nous en Europe. C’est tout lopposé. Les langues
anciennes ont une foule de noms qui paraissent originaux
Le Riassica Rapa se nomme dans le celtique du pays de Galles
Alcipcn ou Erfincn ; dans plusieurs langues slaves fe Repa
Ihppa, ce qui repond au Rapa des Latins et n’est pas éloigné du
Neipa des Anglo-baxon/ Le Brassica Napus est en celtique
gallois Jhysyck yr yd; dans le dialecte irlandais, Braisscagh
buigh d après Threlkeld fe qui voit dans Braisscayk S
oine du Bi assica des Latins. On cite un nom polonais Kar-
picle un nom lithuanien JcUazoji ® , sans parler d’une foule
d autres noms, parfois transposés dans le langage populaire d’une
espece a une autre. Je parferai j)lus loin de? n o m s 7 u T ^ ^ ?
olcracca à l ’occasion des légumes. assica
Les Hébreux n ’avaient point de noms pour les choux, raves
mi navets , mais il existe des noms arabes : Sclgam pour le
R i . Napus, et Subjum ou Subjumi pour le Br. Rapa noms oui
se retrouvent en persan et même en bengali, transposés peufe
a l autre. La culture de ces plantes dans le siid-
Fn H f ^ répandue depuis l ’antiquité hébraïque
En definitive, on parvient par toutes les voies, botanique his-
tonque et linguistique, aux conclusions suivantes : ’
tempérée ' ' ' ' ' ^ charnues sont originaires de l ’Europe
apSsto W i r i L e Î l r i " “ ' ' “ “
n i ? » P +Ù » '™ - ? grtle, du Brassica Napus apf
e u I u f e t S t o iffi “ 'tive plus etendue de la péninsule Scandinav1e® vhearbsi tlaat ioSiëb éprriiem eit
Japon pai Ja Siberie, a une epoque qui ne Daraîl nas bean^nnn
plus reculée que la civilisation gréco-romaine.
s™«®'-. Smmerutio plant, japoni-
1. Piddington, Index.
2. Kæmpfer, Amoen., p. 822
3. Davies, Welsh botanologxj, p. 65.
? T i f r i f f e P u b l i é e s
é: Moritzi: ‘ iu- 1727.
7. Rosonmilller, mbUscU Naturgeschichte, vol. I, n’on iadepie aucim.
•4“ La culture des diverses formes ou espèces de Brassica s’est
propagée dans le sud-ouest de l ’Asie depuis les anciens Hébreux.
C h e r v i s . — Sium Sisarum, Linné.
Cette Ombellifère vivace; pourvue de plusieurs racines divergentes
en forme de carotte, est considérée comme venant de
l’Asie orientale. Linné indiquait avec doute la Ghine, et Loii-
reiro ^ la Chine et la Gochinchine, où, disait-il, on la cultive.
D’autres ont mentionné le Japon et la Corée, mais il y a dans
ces pays des espèces qu’il est aisé de confondre avec celle-ci, en
particulier le Sium Ninsi et le, Panax Ginseng. M.. Maximowicz fe
qui a vu ces plantes au Japon et en Chine, et pour lequel les
herbiers de Saint-Pétersbourg ont été très instructifs, ne reconnaît
comme patrie du Sium Sisarum spontané que la Sibérie al-
taïqiie et la Perse septentrionale. Je doute beaucoup qu’on la
découvre en Chine ou dans l’Himalaya, attendu que les ouvrages
modernes sur la région du fleuve Amour et sur l ’Inde anglaise
ne la mentionnent pas.
H est douteux que les anciens Grecs et Romains aient connu
cette plante. On lui attribue 1e nom Sisaron de Dioscoride, Siser
de Golumelle et de Pline Certainement 1e nom italien actuel Si-
saro, iSfeero est à l’appui de cette idée; mais comment les auteurs
n’auraient-ils pas noté que plusieurs racines descendent du bas
de la tige, tandis que dans toutes les autres Ombellifères cultivées
en Europe il n’y a qu’une racine pivotante? A la rigueur, 1e
Siser de Golumelle, plante cultivée, était peut-être le Gher-
vis; mais ce que dit Pline du Siser ne lui convient pas. Selon
lui, (( c’était une plante officinale » (ínter medica dicendum). Il
raconte que Tibère en faisait venir d’Allemagne, chaque année,
une grande quantité, ce qui prouve, ajoute-t-il, qu’elle aime les
pays froids.
Si les Grecs avaient reçu la plante directement de la Perse, il
est probable que Théophraste l’aurait connue. Elfe est peut être
venue de Sibérie en Russie et de là en Allemagne. Dans ce cas,
l’anecdote sur Tibère s’appliquerait bien au Chervis. Je ne vois
pas, il est vrai, de nom russe; mais les Allemands ont des noms
originaux Krizel, ou Grizel, Gôrlcin ou Gierlein qui indiquent
une ancienne culture, plus que 1e nom ordinaire Zuckeriuurzel,
qui signifie racine sucrée Le nom danois a le même sens :
Sokerot, d’où les Anglais ont fait Skirret. Le nom Sisaron n’est
pas connu dans la Grèce moderne; il ne l’était même pas au
1. Linnfe Species, p. 361 ; Loureiro, Fl. cochinch-, p. 225.
2. Maximowicz, Diagjioses plantarum Japoniæ et Mandshuriæ, dans
Mélanges biologiques du Bulletin de VAcad. St-Pétersbourg, décad. 13, p. 18.
3. Dioscorides, Mat. med., 1. 2, c. 139; Golumella, 1. H, c. 3, 18, 35;
Jzcnz, Bot. der Alten, p. 560.
4. Pline, Hist. plant., 1. 19, c. 5.
d. Nemnich, Polygl. Lexicón, II, p. 1313.
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