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région méditerranéenne, le C i c h o r i u m p u m i l u m , Jacquin [ C . d i -
v a r i c a t i i r n , Schousboe), et» les différences ont été trouvées si
légères que les uns ont soupçonné, les autres ont affirmé
l’identité spécifique. Quant à moi, après avoir vu des échantillons
sauvages, de’Sicile, et comparé les bonnes figures publiées
par Reichenbach [ l e o n e s , vol. 19, pl. 13 5 7 et 1358), je n’ai
aucune objection à prendre les Endives cultivées pour des
variétés de la même espèce que le C . p u m i l u m . Dans ce cas, le
nom le plus ancien étant C . E n d i v i a , c ’est celui qu’on doit conserver,
comme l’a fait Schultz. Il rappelle d’ailleurs un nom
vulgaire commun à plusieurs langues.
La plante spontanée existe dans toute la région dont la
Méditerranée est le centre, depuis Madère fe le Maroc 2 et
l’Algérie ®, jusqu’à la Palestine fe le Caucase et le Turkestan fe
Elle est commune surtout dans les îles de la Méditerranée et en
Grèce. Du côté ouest, par exemple en Espagne et à Madère, il est
probable qu’elle s’est naturalisée par un effet des cultures/d’après
les stations qu’elle occupe dans les champs et au bord des routes.
On ne trouve pas, dans les textes anciens, une preuve positive
d e / ’emploi de cette plante chez les Grecs et les Romains®;
mais il est probable qu’ils s ’en servaient comme de plusieurs
autres Ghicoracées. Les noms vulgaires n ’indiquent rien, parce
qu’ils ont pu s’appliquer aux deux espèces de C i c h o r i u m . Ils
sont peu variés ^ et font présumer une culture sortie du milieu
gréco-romain. On cite un nom hindou, K a s n i , et tamul, K o s c h i fe
mais aucun nom sanscrit, ce qui indique une extension tardive
de la culture dans l’est.
E p i n a r d . — S p i n a c i a o l c r a c c a , Linné.
Ce légume était inconnu aux Grecs et aux Romains fe II était
nouveau en Europe au xvp siècle ‘ feet l ’on a discuté pour savoir
s ’il devait s’appeler S p a n a c h i a , comme venant d'Espagne, ou
S p i n a c i a , à cause des épines du fruit “ . L a suite a montré que
le nom vient de l ’arabe I s f â n â d s c h , E s b a n a c h ou S e b a n a c h ,
suivant les auteurs ‘ fe Les Persans disent I s p a n y ou I s p a n a j ^ ^ , et
1 . Lowe, Flora of Madeira, p. 521.
2. Bail, Spicileg., p. 534.
3. Munby, Cal., ed. 2, p. 21.
4. Boissier, l. c.
5. Bunge, Beilr. zur flora Russland’s und Central-Asien's, p. 197.
6. Lenz, Botanik der Alten, p. 483, cite les passages des auteurs. Voir
aussi Heldreicb, Die Nutzpflanzen Griechenl., p. 74.
7. Nemnich, Polygl. Lexic., au mot Cichorium Endivia. . ,
8. Royle, III. Himal., p. 247 ; Piddington, Index.
9. J. Bauhin, Hist., II, p. 964 ; íYaas, Syn. fl. class.: Lenz, Bot. d. Alten.
10. Brassavola, p. 176.
11. Mathioli, ed. Valgr. p. 343.
12. Ebn Baithar, ueberttz von Sondtheimer, I, p. 3 4 : Forskal, Egypt.
p. 77 ; Delile, III. Ægypt., p. 29.
13. Roxburgh, Fl. ind., ed. 1832, v. III, p. 771, appliqué au Spinacia
tetrandra, qui paraît la même espèce.
les Hindous Isfany ou P a la k , d’après Piddington, ou encore
Pinnis, d’après le même et Roxburgh. L ’absenee de nom sanscrit
indique une culture peu ancienne dans ces régions. Loureiro
a vu l ’Epinard cultivé à Canton, et M. Maximowicz en Mand-
schourie ‘ ; mais M. Brestschneider nous apprend que le nom
chinois signifie Herbe de Perse, et que les légumes occidentaux
ont été introduits ordinairement en Ghine un siècle avant l ’ère
chrétienne fe H est donc probable que la culture a commencé en
Perse depuis la civilisation gréco-romaine, ou quelle ne s’est
pas répandue promptement à l’est ni à l ’ouest de son origine
persane. On ne connaît pas de nom hébreu, de sorte que les
Arabes doivent avoir reçu des Persans la plante et le nom. Rien
ne fait présumer qu’ils aient apporté ce légume en Espagne.
Ebn Baithar, qui vivait en 1235, était de Malaga ; mais les ou-
vrciges arabes qu’ii cite ne disent pas où la plante était cultivéey
si ce n’est l ’un d’eux qui parle de sa culture commune à Ninive et
Babylone. L ’ouvrage de Herrera sur fagriculture espagnole ne
mentionne l’espèce que dans un supplément, de date moderne,
d’où il est probable que l'édition de 1513 n’en parlait pas. Ainsi
la culture en Europe doit être venue d’Orient à peu près dans le
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On répète dans quelques livres populaires que l ’Epinard est
originaire de l ’Asie septentrionale, mais rien ne peut le faire
présumer. H vient évidemment de l’ancien empire des Mèdes et
des Perses. D’après Bosc ®, le voyageur Olivier en avait rapporté
des graines recueillies, en Orient, dans la campagne. Ce serait
une preuve positive si le produit de ces graines avait été
miné par un botaniste pour s’assurer de l ’espèce et de la v a r ié t /
Dans fé ta t actuel des connaissances, il faut convenir qu’on n a
pas encore trouvé l ’Epinard à l’état sauvage, à moins qu il ne
soit une modification cultivée du Spinacia tetrandra Steven,
qui est spontané au midi du Caucase, dans le 1 urkestan, en
Perse et dans l ’Afghanistan, et qu’on emploie comme légume
sous le nom de ¡ScAamwm fe
Sans entrer ici dans une discussion purement botanique, je
dirai qu’en lisant les descriptions citées par M. Boissier, en re-
gardant la planche de Wight ^ du Spincicia ietrandrci Roxb.,
cultivé dans l’Inde, et quelques échantillons d’herbier, n/
vois pas de caractère bien distinctif entre cette plante et 1 Jipi-
nard cultivé à fruits épineux. Le terme de tetrandra exprime
l’idée que l’une des plantes aurait cinq et l’autre quatre étamines,
mais le nombre varie dans nos Epinards cultivés ®.
1. Maximowicz, Primitiæ fl. Amur., p. 222. » .r
2. Bretschneidec, Study, etc., of Chinese bot. works, p. 17 et la.
3. Dict. d'agric., V, p. 906.
4. Boissier, Fl. orient, VI, p. 234.
5. Wight, Icones, t. 818.
6. Ne es , Gen. plant, fl. germ., livr. 7, pi. 15.
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