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ñaue méridionale, avant l ’arrivée des E sp a g n / s , plusieurs
piaules de ce genre, qui ne sont pas encore bien connues.
Molina ‘ parle de treize ou quatorze especes (ou variétés.) cul
tivées jadis, au Chili seulement. ■ . ^ ^ ,
M. Wittmack insiste sur l’emploi fréquent / ancien des
Haricots dans divers pays de l’Amérique méridionale, / la p r o u v e
au moins que plusieurs espèces y étaient indigènes et cultivées.
Il cite le témoignage de Joseph Acosta, un des premiers ecrivams
après la conquête, d’après lequel les Préuviens « cultivaient des
léffumes qu’ils appelaient Frisóles et Palares, dont ils us /ent
com?e lefEspagnols de Garbanzos (Pois chiche), Fèves et Lentilles.
Je n’ai point reconnu, ajoute-t-il, que ceux-m ni auties
légumes d’Europe s’y soient trouvés avant que les E sp a gn / s y
entrassent. vF r iso le , F a jo l, Fasoler sont des noms espagn/ sdu
haricot commun, par corruption du latin Iaselus,Fasolus, taseotes.
Pa//er est américain. .
Ou’il me soit permis à l’occasion de ces noms d expliquer 1 oii-
©ine du nom français Haricot. Je Fai cherchée autrefois fe s a /
la trouver; mais je signalaisdéfait que Tournefort [Instit., p . / io )
s’en est servi le premier fe Je faisais remarquer en outre 1 e x i /
tence du mot Arachos (apaxoç)dans Théophraste, pour une sorte
de Vicia probablement, et du mot Harenso, en s / s c r i t , pour le
Pois commun. Je repoussais l’idée, peu vraisemblable, que le nom
d’un légume vînt du plat de viande appelé haricot ou laricot de
mouton, comme l’ avait dit un auteur anglais. Je critiquais ensuite
Bescherelle, qui faisait venir Haricot du celte, tantes que les
noms bretons de la plante diffèrent totalement et signifient feve
menue (fa-munud), ou sorte de pois {Pis-ram). Littre, dans son
Dictionnaire, a cherché aussi l’étymologie de ce nom. Sans avoir
eu connaissance de mon article, il incline vers la supposition que
haricot, légume, vient du ragoût, attendu que ce dernier est
plus ancien dans la langue et qu’on peut voir une certeme ressemblance
entre la graine du haricot e lle s moreeaux de viande
du ragoût, ou encore que cette graine convenait à 1 assaisonnre
ment du plat. H est sûr que le légume s ’/ p e l a i t en f r / ç a i s
Fazéole ouFaséole,du nom latin, jusque vers la fin du x v i p siecle
mais le hasard m’a fait tomber sur la vréitable origine du mot
haricot. G’est un nom italien, Araco, qui se trouve dans Durante
et dans Matthioli, en latin Aracus niger fe pour une légumineuse
que les modernes rapportent à la Gesse Ochrus [Lathyrus Ochrus) .
Il n’est pas surprenant qu’un nom italien du XYiie siècle ait etc
1. Molina (Essai sur Vhist. nat. du Chili, trad f/n ç a is e P- 1 / )
i»itp Ips Phaseolus au ’il nouime P a lla r et Asellus, et la Flore du Chih de
Cl Gay ajoute, avec peu d’éclaircissement, le PA. Cumingii, Bentham.
2. A. de Candolle, Géogr. bot. raisonnée, p. 691.
l. ï u f e f e T Æ f e i ë ë r i s r i . f e ' f e r i va,gris, p. 322;
Targioni, Dizionario bot. ital., 1, p. 13.
transporté par des cultivateurs français du siècle suivant a une
autre légumineuse et qu’on ait changé am en ari. G ret dans la
limite des erreurs qui se font de nos jours. D a i l l / r s 1 Araeos ou
Arachos a été attribué parles commentateurs a plusieurs légumineuses
des genres Lathyrus, Vicia, etc. Durante donne pour / -
nonyme à son Araco Fapaxoç des Grecs, par ou 1 on voit bien
l ’étvmologie. Le Père Feuillée ‘ écrivait en français Amcot. ffia n t
lui Touimefort mettait Haricot. 11 croyait peut-etre que 1 a du
mot grec avait un accent rude, ce qui n’est pas le cas, du moins
dans les bons auteurs. ? ■ > x
Je résume cet article en disant : 1” Le Phaseolus vulgans n est
nas cultivé depuis longtemps dans l’Inde, le sud-ouest de 1 Asie
et rEo:vDte. 2*^ On n’est pas complètement sur qu il fut connu en
Europe avant la découverte de l ’Amérique. 3“ A cette époque le
nombre des variétés s’est accru subitement dans les jardins d Europe
et tous les auteurs ont commencé d en parler 4" La majorité
des espèces du genre existe dans r Amérique méridionale S De»
o-raines qui paraissent appartenir à cette espece ont ete trouvées
dans des tombeaux péruviens d’une date un peu incertaine, mélangées
avec beaucoup d’espèces toutes américaines.
Je n’examine pas si le Phaseolus vulgaris existait, avant la mise
en culture, dans l ’ancien et le nouveau monde également, parce
aue les exemples de cette nature sont excessivement rares
narmi les plantes phanérogames, non aquatiques, des pays tro-
racaux. Il n’en existe peut-être pas une sur mille et encore on
peut soupçonner souvent quelque transport du teitde 1 homme .
H faudrait du moins, pour aborder cette hypothèse a 1 égard du
Ph. vulgaris, qu’il eût été trouvé en apparence sauvage d / s
l ’ancien e l le nouveau monde, mais cela n est pas arriye. S il
avait eu une habitation aussi vaste, on en aurait des indices p /
des individus vraiment spontanés dans des re /o n s très eloignere
les unes des autres sur le même continent. G est ce qu on voit
dans l’espèce suivante, P h . lunatus,
H s i r i c o t c o u rb é . — Phaseolus lunatus, Linné.
H a r i c o t d e L im a . •— Phaseolus lunatus macrocarpus, Bentham.
— mamoenas, L i n n é X • ^ 1
Ge Haricot, de même que la variété dite de Lima, est si r e p a / u
dans tous les pays tropicaux qu’on l’a décrit, sans s en douter,
sous plusieurs noms fe Toutes ses formes se rapportent a deux
groupes, dont Linné faisait deux espèces. La plus commune
maintenant dans les jardins est celle appelée, depuis le commencement
du siècle, Haricot de Lima. Elle se distingue par sa
/
1 Feuillée Eist. des plantes médicinales du Pérou, etc., m-4®, 1/25, p. 54.
2 A de Candolle, Géogr. bot. raisonnée, chapitre des especes ¿iBjomte .
3.’ Phaseolus bipunctatus Jacq., inamoenus Linne, puberulns Kunth,
saccharatns Mac.-Fadyen, etc., etc.
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