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pas vues à l ’état sauvage et qui diffèrent surtout par la durée de
la tige — chose assez variable — ou par la forme du fruit, caractère
de peu de valeur dans des plantes cultivées précisément
pour les fruits. Je parlerai des deux espèces le plus souvent cultivées,
mais je ne puis m’empêcher d’émettre l ’opinion qu’aucun
Gapsicum n’est originaire de l’ancien monde. Je les crois
tous d’origine américaine, sans pouvoir le démontrer d’une manière
complète. Voici mes motifs.
Des fruits aussi apparents, aussi faciles à obtenir dans les ja r dins,
et d’une saveur si agréable aux habitants des pays chauds
se seraient répandus très vite dans l’ancien monde s ’ils avaient
existé au midi de l ’Asie, comme on le suppose quelquefois. Ds
auraient des noms dans plusieurs des langues anciennes. Cependant
les Romains, les Grecs et même les Hébreux n ’en avaient
pas connaissance. Ds ne sont pas mentionnés dans les anciens
livres chinois ». Les insulaires de la mer Pacifique ne les cultivaient
pas lors du voyage de Gook malgré leur proximité des
îles de la Sonde, où Rumphius mentionnait leur emploi très
habituel. Le médecin arabe Ebn Baithar, qui a recueilli au
xin« rèècle tout ce que les Orientaux avaient dit sur les plantes
officinales, n’en parle pas.
Boxburgh ne connaissait aucun nom sanscrit pour les Gapsicum.
Plus tard, Piddington a cité pour le C. frutescens un nom,
Bran-ma rkha, qu’il dit sanscrit ®; mais ce nom, qui roule sur
comparaison avec le poivre noir (JMuricha, Murichung), est-il
vraiment ancien? Gomment n’aurait-il laissé aucune trace dans
les noms des langues indiennes dérivées du sanscrit »?
La qualité spontanée, ancienne, des Gapsicum est toujours
incertaine, à cause de la fréquence des cultures; mais elle me
paraît plus souvent/outeiise en Asie que dans l ’Amérique méridionale.
Les échantillons indiens décrits par les auteurs les plus
dignes d’attention viennent presque tous des herbiers de la compagnie
des Indes, dans lesquels on ne sait jamais si une plante
paraissait vraipient sauvage, si elle était loin des habitations,
dans les forêts, etc. Pour les localités de l’archipel asiatique, les
auteurs indiquent souvent les décombres, les haies, etc.
Examinons de plus près chacune des espèces ordinairement
cultivées.
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P im e n t a n n u e l . — Capsicwn annuum, Linné.
Cette espèce a reçu dans nos langues européennes une infinité
de noms différents fe qui indiquent tous une origine étrangère et
la ressemblance de saveur avec le poivre. En français, on dit
1. Bretschneider, On the study, etc., p. 17.
2. Forster, De plaiitis esculentis insularwn, etc.
3. Piddington, Index.
4. Piddington, au mot Capsicum.
5. Nemnich, Lexicon, indique douze noms français et huit allemands.
souvent Poivre de Guinée , mais aussi Poivre du BrésU
d’Inde, etc., dénominations auxquelles il est impossible d attribuer
de l’importance. La culture s en est répandue en Europe
dès ie XVI« sièoie. C’est un des Piments que Piso «t Marcgraf
avaient vus cultivés au Brésil sous le nom de Qutjaou Quiya. Ils ne
disent rien sur sa provenance. L’espèce parait avoir ete cultivée
d’ancienne date a L Antilles, où elle est désignée par plusieurs
“ T e ! iTo'tanSes qui ont le plus étudié les Capsicums ’
sent pas avoir rencontré dans les herbiers un seul échantillon
qu’on puisse croire spontané. Je n’ai pas ete plus heureux.
Selon les probabilités, la patrie originaire est le Brésil. _
Le C. qrossum 'Willdenow paraît une forme de la meme espèce
O n i cultive dans l’Inde“ , sous le nom de Kafree-munch
et Kajfree-chilly, mais Roxburgh ne le regardait pas comme
d’origine indienne ».
P im e n t a r b r i s s e a n . — C a p s icum fru te s c en s , f f i iM e u o w .
Cette espèce, plus élevée et plus ligneuse a la base que le
C. annuum, est généralement cultivée dans
du nouveau et de l’ancien monde. On en tire la glus
partie du Poivre de Cayenne a fusage des Anglais, mais ce nom
s’étend quelquefois aux produits d’autres P im / t s .
L ’auteur le plus attentif à forigine des plantes »nd/Bues, Rox^
burah ne le donne point pour sp o n t / e dans 1 Inde, belon
Blume, il s’est naturalisé dans l’archipel indien dans les hmes .
Au contraire, en Amérique, où la culture est ancienne, on
trouvé plusieurs fois dans des forêts, avec f apparence mdig/e^
De Martius Pa apporté des bords de l ’Amazone, Poeppig de la
Maynas dn Pérou oriental, et Blanchet de la pro-
V nce de Bahia fe Ainsi la patrie s’étend de Bahia au Pérou
oT en ia J, re qui explique la' diffusion dans l ’Amérique méridionale
en général.
T om a t e . Lycopersicum esculentum, Miller.
La Tomate ou Pomme d’amour appartient a un gw/e
Solanées dont toutes les espèces sont américaines ^ L
point de nom dans les anciennes l a n / e s d ^ l e , m
les langues modernes indiennes fe Elle »» ®tait pas enco
tivée au Japon du temps de Thunberg, c est-a-dire j
1. Piso, p. 107 ; Marcgraf, p 39.
2. Descourtilz, Ftoi'e médicale des Antilles, 6, P / £pndtner dans Flora
3. Fingerhuth, Monographia gen. Capsict, p. 12 , Sendtne ,
" T f e x t t r i h . M . , ed. Wall., 2. p. 260 ; éd., 1832. 2, p. 814.
5. Blume, B ijd r . 2, p. 704.
6. Sendtuer, dans Flora bras., iO, p. 143.
l ffe M i c f e t d . ’ m C r i X p'. 865 ; Piddingloa, Index.
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