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Si, comme cela paraît probable, les, deux plantes sont deux
variétés, l ’une cultivée, l ’autre tantôt sauvage et tantôt cultivée,
le nom le plus ancien S. ole?mcea d o i t subsister, d’autant plus
que les deux plantes se voient dans les cultures du pays d’origine.
W Epinard de Hollande ou gros Epinard, dont le fruit n’a pas
d’épines, est évidemment un produit des jardins. Tragus, soit
Bock, en a parlé le premier dans le xvi^ siècle fe
B r è d e de M a la b a r . — Amarantus gangeticus, Linné.
Plusieurs Amarantes annuelles sont cultivées, comme légume
vert, dans les îles Maurice, Bourbon et Seychelles, sous le nom
de Brède de Malabar Celle-ci paraît la principale. On la cultive
beaucoup dans l’Inde. Les botanistes anglo-indiens l ’ont
prise pendant quelque temjis pour VAmarantus oleraceus de
Linné, et Wight en a donné une figure sous ce nom ®, mais on a
reconnu qu’elle en diffère et qu’elle se rapporte à VA. gange-
ticus. Ses variétés, fort nombreuses, de taille, de couleur, etc.,
portent dans la langue télinga le nom de Tota Kura, avec addition
quelquefois d’un adjectif pour chacune. Il y a d’autres
noms en bengali et hindoustani. Les jeunes pousses remplacent
•quelquefois les asperges sur la table des Anglais L ’A. melan-
xholicus, souvent cultivé dans les jardins d’Europe pour l ’ornement,
est regardé comme une des formes de l ’espèce.
Le pays d’origine est peut-être l ’Inde, mais je ne vois pas
qu’on y ait récolté la plante à l ’état spontané ; du moins les
auteurs ne l ’affirment pas. Toutes les espèces du genre xAma-
rante se répandent dans les terrains cultivés, les décombres, les
bords de routes, et se naturalisent ainsi à moitié, dans les pays
•chauds comme en Europe. De là une extrême difficulté pour
diMinguer les espèces et surtout pour deviner ou constater leur
origine. Les espèces les plus voisines du gangeticus paraissent
asiatiques.
L ’A. gangeticus est indiqué comme spontané en Egypte et en
Abyssinie, par des auteurs très dignes de confiance ® ; mais ce
n ’est peut-être que le fait de naturalisations du genre de celles
•dont je parlais. L ’existence de nombreuses variétés et de noms
divers dans l ’Inde rend forigine indienne très probable.
Les Japonais cultivent comme légume les Amarantus caudatus
, mangostanus et melancholicus (ou gangeticus) , de
Linné ®, mais rien ne prouve qu’aucun d’entre eux soit indigène.
1. Bauhin, Hist., II, p. 965.
2. A. gangeticus, tristis et hyhridus, de Linné, d’après Baker, Flora of
Mauritius, p. 266.
3. Wight, Icones, pl. 715.
4. Roxhurgh, Flora indica, ed. 2, vol. III, p. 606.
5. Boissier, Flora orientalis, IV, p. 990 ; Schweinfurth et Ascherson, Aufzählung, etc., p. 289.
6. Franchet et Savatier, Enum. plant. Japoniæ, I, p. 390.
A Java, on cultive l ’A. polystachyus, Blume, très commun dans
les décombres, au bord des chemins ‘ , etc.
Je parlerai plus loin des espèces cultivées pour leurs graines.
P o i r e a u ou P o r r e a u . — A Ilium Ampeloprasum, var. Porrum.
D’après la monographie très soignée de J. Gay fe le Porreau,
conformément aux soupçons d’anciens auteurs ®, ne serait qu’une
variété cultivée de l’A//mm Ampeloprasum de Linné, si commun
en Orient et dans la région de la mer Méditerranée, spécialement
en Algérie, lequel, dans l ’Europe centrale, se naturalise
quelquefois dans les vignes et autour d’anciennes cultures fe Gay
semble s’être défié beaucoup des indications des flores du midi
de l ’Europe, car, à l ’inverse de ce qu’il fait pour les
pèces dont il énumère les localités hors de l’Algérie,
autres es-
il ne cite
dans le cas actuel que les localités algériennes, admettant néanmoins
la synonymie des auteurs pour d’autres pays.
L a forme du Porrum cultivé n’a pas été trouvée sauvage. On
la cite seulement dans des localités suspectes, comme les vignes,
les jardins, etc. Ledebour ® indique, pour l ’A. Ampeloprasum,
les confins de la Grimée et les provinces au midi du Caucase.
Wallicb en a rapporté un échantillon de Kamaon, dans l ’Inde ®,
mais on ne peut pas être sûr qu’il fût spontané. Les ouvrages
sur la Gochinchine (Loureiro), la Ghine (Bretschneider), le Japon
(Franchet et Savatier) n’en parlent pas.
Article — Fourrages.
L u z e rn e . — Medicago sativa, Linné.
L a Luzerne était connue des Grecs et des Bomains. Ils rappelaient
en grec Medicai, en latin Medica ou Herba medica, parce
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qu’elle avait été apportée de Mèdie, lors de la guerre contre les
Perses, environ 470 ans avant l’ère chrétienne fe Les Romains
la cultivaient fréquemment, du moins depuis le commencement
du I®"’ ou II® siècle. Gaton n’en parle pas' fe mais bien Varron,
Golumelle, Vir
rgile, etc. De Gasparin ® fait remarquer que Grp -
cenz, en 1473, n ’en faisait pas mention pour l ’Italie, et qu’en
1. Hasskarl, Plantæ javan. rariores, p. 431.
2. Gay, Ann. des sc. nat., 3® série, vol. 8.
3. Linné, Species; de Candolle, Fl. franç., III, p. 219.
4. Koch, Synopsis fl. germ. ; Bahinglon, Manual of brit. fl. ; English b o tany,
etc., etc
5. Ledebour, Flora ross., IV, p. 163.
6. Baker, Journal of bot., 1874, p. 295.
7. Strabon, 12, p. 560 ; Pline, livre 18, chap. 16.
8. Hehn, Culturpflanzen, etc., p. 355.
9. Gasparin, Cours d'agric., IV, p. 424.
D e Candolle. 6
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