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362 OBSERVATIONS GÉNÉRALES
donnée; mais les résultats statistiques auraient été sensiblement
les mêmes. .
Sur les 247 espèces que j ’ai étudiées, 1 ancien monde en a
fourni 199, l’Amérique 43, et 3 sont encore douteuses à cet égard.
Aucune espèce n’était commune aux parties tropicales ou
australes des deux mondes avant d’être mises en culture. I f A llium
Schoenoprasum, le Fraisier {Fragaria vesca), le Groseillier
{Ribes rubrum), le Ghâtaignier {Castanea vulgaris) et le Gham-
pio-non de couches {Agaricus campestris) étaient communs aux
régions septentrionales de l ’ancien et du nouveau monde. Jedes
ai comptés comme de l ’ancien monde, parce que c’est là qu’est
leur habitation principale, et qu’on a commencé de les cultiver.
Un très grand nombre d’espèces sont originaires à la fois '
d ’Europe et de l’Asie occidentale, d’Europe et de Sibérie, de la
région méditerranéenne et de l ’Asie occidentale, de l ’Inde et de
l’Archipel asiatique, des Antilles et du Mexique, de ces deux ré gions
et de la Colombie, du Pérou et du Brésil, ou du Pérou et
de la Colombie, etc., etc. On pourrait les compter dans le tableau.
G’est une preuve de l’impossibilité de subdiviser les continents et
de classer les îles en régions naturelles bien définies. Quel que
soit le mode de division, il y aura toujours des espèces communes
à deux, trois ou quatre régions, et d’autres cantonnées dans
une petite partie d’un seul pays. Les mêmes faits se présentent
pour les espèces non cultivées.
Une chose vaut la peine d’être notée ; c’est l ’absence ou l’extrême
rareté de plantes cultivées originaires de certains pays.
Par exemple, aucune n’est venue des régions arctiques ou antarctiques,
dont les flores, il est vrai, se composent d un petit
nombre d’espèces. Les États-Unis, malgré leur vaste territoire,
qui fera vivre bientôt des centaines de millions d’hommes, ne
présentaient, en fait de plantes nutritives, dignes d ’être cultivées,
que le Topinambour et des Courges. Le Zizania aquatica,
que les indigènes récoltaient à l ’état sauvage, est une Graminée
trop inférieure à nos céréales et au Riz pour qu’il valût la peine
de la semer. Ils avaient quelques bulbes et baies comestibles,
mais ils n’ont pas essayé de les cultiver, ayant reçu de bonne
heure le Maïs, qui valait infiniment mieux.
La Patagonie et le Gap n’ont pas fourni une seule espèce. La
Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande ont donné un arbre,
Eucalyptus globulus, et un légume, peu nourrissant, le Tetragonia.
Leurs ñores manquaient essentiellement de Graminées,
analogues aux céréales, de Légumineuses à graines comestibles,
et de Crucifères à racines charnues ». Dans la partie tropicale
et humide de la Nouvelle-Hollande, on a trouvé le Riz et VAlocasia
macrorhiza sauvages, ou peut-être naturalisés; mais la plus
1. Voir la liste des plantes utiles d’Australie, par sir J . Hooker, Flora
Tasmanniæ, p. ex, et Bentham, FZom ausiraliensis, 7 , p. 130, 136.
U dfer
OBSERVATIONS GÉNÉRALES 363
grande partie du pays souffre trop de la sécheresse pour que ces
.espèces aient pu s’y répandre.
En général, les régions australes avaient fort peu de plantes
annuelles, et, dans leur nombre si restreint, aucune n ’offrait des
avantages évidents. Or, les espèces annuelles sont les plus faciles
à cultiver. Elles ont joué un grand rôle dans les anciennes cultures
des autres pays.
En définitive, la distribution originelle des espèces cultivées
était extrêmement inégale. Elle n’avait de rapport ni avec les besoins
de l ’homme ni avec l’étendue des territoires.
ABÙscîe 2 . — Afoinfore e t n a t u r e d e s e s p è c e s c u l t i v é e s
d e p u i s d e s é p o q u e s d i f T é r e n t e s .
On doit considérer comme d ’une culture très ancienne les espèces
marquées A dans le tableau de la page 3 5 1 . Elles sont au
nombre de 44. Quelques-unes des espèces marquées B sont probablement
aussi anciennes, sans qu’on ait pu le constater. Enfin
les cinq espèces américaines marquées D sont probablement
d’une ancienneté de culture à peu près aussi grande que celles
de la catégorie A ou que les plus vieilles de la catégorie B.
Gomme on pouvait le prévoir, les espèces A sont surtout des
plantes pourvues de racines, fruits ou graines propres à la nourriture
de riiomme. Yiennent ensuite quelques espèces ayant
des fruits agréables au goût, ou textiles, tinctoriales, oléifères,
ou donnant des boissons excitantes par infusion ou fermentation.
Elles présentent seulement deux légumes verts et n’ont
pas un seul fourrage. Les familles qui prédominent sont les
Crucifères, Légumineuses et Graminées.
Le nombre des espèces annuelles est de 22 sur 44, soit 50 0/0.
Dans les cinq espèces américaines marquées D, il y en a deux
annuelles. Dans la catégorie A se trouvent trois espèces bisannuelles,
et D n ’en a aucune. Dans l’ensemble des Phanérogames,
les espèces annuelles ne dépassent pas 15 0/0, et les bisannuelles
s’élèvent à 1 ou au plus 2 0/0. Il est clair qu’au début de la civilisation
les plantes dont le produit ne se fait pas attendre sont
celles qu’on recherche le plus. Elles offrent d’ailleurs l ’avantage
qu’on peut répandre et multiplier leur culture, soit0 cause
de l’abondance des graines, soit parce qu’on cultive la même
espèce en été dans le nord et en hiver ou toute l’année dans les
pays tropicaux.
Les plantes vivaces sont bien rares dans les catégories k et
D. Elles ne s ’élèvent pas à plus de deux, soit 4 0/0, à moins
qu’on ne veuille ajouter le Rrassica olerácea et la forme du
Lin, ordinairement vivace {L. angustifolium), que cultivaient
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