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162 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS FRUITS
fait douter de rhabitation en Ghine donnée par un missionnaire
fe II est spontané en Islande fe dans le nord-est des États-
Unis fe autour du fort Cumberland et sur la côte nord-ouest fe
peut-être même dans la Sierra Nevada de Californie fe L ’habitation
/ t e n d donc autour du pôle arctique, à l’exception de la
Sibérie orientale et de la région du fleuve Amour, puisque l ’espèce
n’est pas citée par M. Maximowicz dans ses Primitiæ floræ amurensis.
En Amérique l’habitation se prolonge sur les hauteurs du
Mexique, car le F ra g a ria mexicana, cultivé au Muséum et examiné
par J, Gay, est le F . vesca. Il existe aussi autour de Quito,
d ’après le même botaniste, très compétent dans la question fe
Les Grecs et les Romains n’ont pas cultivé le fraisier. G’est
probablement dans le xv® ou le xvi® siècle que la culture s’en
est introduite. Ghampier, au xvi“ siècle, en parlait comme d ’une
nouveauté dans le nord de la France fe mais elle existait déjà
dans le midi et en Angleterre fe
Transporté dans les jardins des colonies; le fraisier s ’est naturalisé
dans quelques localités fraîches, loin des habitations.
G’est arrivé à la Jamaïque fe dans l’île Maurice et plus encore
dans l ’île de Bourbon, où des pieds avaient été mis par Com-
raerson dans la plaine élevée dite des Gafres. Bory Saint-Vincent
raconte qu’en 1801 il y avait trouvé des espaces tout rouges,
de fraises et qu’on ne pouvait les traverser sans se teindre les
pieds d’une véritable marmelade, mêlée de fange volcanique ‘ fe
Il est probable qu’en Tasmanie, à la Nouvelle-Zélande et ailleurs
on verra des naturalisations semblables.
Le genre Fragaria a été étudié avec plus de soin que beaucoup
d ’autres par Duchesne fils, le comte de Lambertye, Jacques
Gay et surtout Mme Elisa Vilmorin, dont l ’esprit d’observation
était si digne du nom qu’elle portait. Un résumé de leurs travaux,
avec d’excellentes planches coloriées, se trouve dans le
Ja rd in fruitier du Muséum, par M. Deeaisne. De grandes diffi-
cultes ont été surmontées par ces auteurs pour distinguer les
variétés et les hybrides qu’on multiplie dans les jardins, des
véritables espèces, et pour établir celles-ci sur de bons carac-
1. Perny, Propag. de la foi, cité dans Deeaisne, Jardin fruitier du Mus.,
p. 27 ; J. Gay, ibid., p. 27, n ’indique pas la Chine.
2 . Babington, Jow-nal of Linn. soc., 1 1 , p, 303 ; Gay, l. c.
3 A. Gray, Botany of the northern States, ed. 1868, p. 156.
4. Sir W. Hooker, Ft. bor. amer., 1, p. 184.
5. A. Gray, Bot. of California, 1 , p. 176.
6. J. Gay, dans Deeaisne, Jardin p-uitier du Muséum, Fraisier, p. 30.
I. Le Grand d'Aussy, Histoire de la vie px-ivée des Français, 1 , p. 233 et 3.
8 . Obvier de Serres, Théâtre d'agxnc., p. 511 ; Gerard, d’après Phillips,
Poxnarium bx-itannicum, p. 334.
9. Purdie, dans Hooker, London joux-nal of botany, 1844, p. 515.
1 0 . Bojer, Hortus mauxitianus, p. 127.
II . Bory Saint-Vincent, Comptes rendus de VÂcad. des sc. 1836, sem. 2,
p. 109.
CERISIER DES OISEAUX 163
tères. Quelques Fraisiers dont les fruits étaient médiocres ont été
abandonnés, et les plus beaux maintenant sont le résultat du
croisement des espèces de Virginie et de Chili, dont je vais
parler.
F r a i s i e r d e V i r g in i e . — F ra g a r ia virginiana, Ehrahrt.
Fraisier écarlate des jardins français. ,
Cette espèce, indigène au Canada et dans les Etats-Unis
orientaux, et dont une variété s’étend v e r s 1 ouest jusqu aux
montagnes Rocheuses, peut-être meme jusqu a l Oregon a ete
introduite dans les jardins anglais en 1629 . On la
beaucoup en France dans le siècle dernier; mais ses hybrides
avec d’autres espèces sont maintenant plus estimés.
F r a i s i e r d u C h i l i . — F ra g a r ia C¡üloensis Ju o h e s u e .
Espèce commune dans ie Chili méridional, à Conception, Valdivia
et Ghiloe fe et souvent cultivée dans ce P^ys- Elle a ete
apportée en France, par Frezier, dans 1 annee 1715. f
alors au Muséum d’histoire naturelle de Pans, J
pandue bientôt en Angleterre et ailleure. ^xace a s / ümts
énormes, d’une saveur excellente, on a / t e n u par . •
ments, surtout avec le F . virgimana, les fraises Ananas, l ictorii,
Trollope, Rubis, etc., si recherchées à notre epoque.
C e r i s i e r d e s o i s e a u x . — Prunus avium, Linné. — Stisskirschhaum
des Allemands. 0.777x77
J ’emploie le mot Cerisier parce qu il est usuel et sans / c / -
vénient pour les espèces ou variétés cultivées, mais 1 etude des
espèces voisines non cultivées confirme l’opinion de Linne que
les Cerisiers ne peuvent pas être séparés, comme genre, des BruÎIIGITS
' J Toutes les variétés de Cerisiers cultivés se rappmdent à deux
espèces, qu’on trouve à l ’état sauvage, savoir : 1“ Prunus avium,
Linné, d’une taille élevée, à racines ne poussant pas / j e tons,
ayant le dessous des feuilles pubescent, le fruit d u
saveur douce ; 2° Prunus Cerasus, Linné, moins eleve, p / s s a
des rejetons sur les racines, à feuilles entièrement glabres e
fruit plus ou moins acide ou amer. , -d-
La première de ces espèces, de laquelle on pense que les Bi-
©arreautiers et Merisiers sont provenus, se trouve /u v a g e en
Asie : dans les forêts du Ghilan (nord de la Perse), des pro-
1 . Asa Gray, Manual ofbot. of the nox-th. States, ed. 1868, p. 155; Botany
'.of Califox-nia, 1, p. 177.
2. Phillips, Pomanum brit., p. 335.
3. CL Gay, Hist. Chili, Botanica, 2, p. 300.
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