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l ’Europe méridionale, l ’Algérie et le Maroc *. C’est surtout dans
le Pont, en Armenie, au midi du Caucase et de la mer Gaspiennë
qu elte p r /en te l ’aspect d’une liane sauvage, qui s ’élève sur de
grands arbres et donne beaucoup de fruits, sans taille ni cul-
Gire. On mentionne sa végétation vigoureuse dans l’ancienne
Bactriane, le Caboul, le Gachemir et même dans le Badakchan,
situe au nord de l ’Indou-Kousch fe Naturellement on
se demande là, comme ailleurs, si les pieds que l ’on rencontre
ne v ien n e / pas de graines transportées des plantations par les
mseaux Je remarque cependant que les botanistes les plus
mgnes de confiance, ceux qui ont le plus parcouru les provinces
transcaucasiennp.s dp. la Rnccia + r - . , . . * * I . ’ • t r
vers 1 Inde et TArabie, TEurope et TAfrique septentrionale qu
trouve le plus souvent dans les flores Texpression que la vigne
/ t « /bspontanée », peut-être sauvage, ou devenue sauvage
(v/wilder t, selon le terme expressif des Allemands).
La d/sémination par les oiseaux a dû commencer de très
bonne heure, dès que les baies de l ’espèce ont existé, avant la
eu ture, avant la rnigration des plus anciens peuples asiatiques,
peut-etee / a n t qu il existât des hommes en Europe et même en
Asie. Toutefois la fréquence des cultures et la multitude des
fo rm / de misins cultivés ont pu étendre les naturalisations et
introduire dans les vignes sauvages des diversités tirant leur
origine de la culture. A vrai dire, les agents naturels, comme les
o iseau/ le vent, les courants, ont toujours agrandi les habitations
des especes, indépendamment de l ’homme, jusqu'aux
limites qui r/ultent , dans chaque siècle, des conditions géographiques
et physiques et de l ’action nuisible d’autres v é g â au x et
d animaux. Une habitation absolument primitive est plus ou
moins un mythe; mais des habitations successivement étendues
/ restreintes sont dans la force des choses. Elles constituent
des patries plus ou moins anciennes et réelles, à condition que
e sp e / s y soit maintenue sauvage, sans l ’apport incessant de
nouvelles graines.
Pour ce qiü concerne la vigne, nous avons des preuves d ’une
anmennete très grande en Europe, comme en Asie
Des graines de vigne ont été trouvées sous Jes habitations
lacustres te Gastione, près de Parme, qui datent de l ’âge du
bronze fe dans une station préhistorique du lac de Varèse fe et
/ o / , t r / u c t . française par de Tcliiliat-
lejium,’ v f Sdf: ’ ’ Fl. maroccanæ spici-
2. Adolphe Pictet, Les origines indo-eimopéennes, éd. 2, vol 1 n 295 rifp
w à o t te?
l' w® f f i Pflanzen der Pfahlbauten, p. 24, f. 11.
et sufrantes Fivista arch, della prov. di Como, 1880, fasc. 17, p. 30
f
dans la station lacustre de Wangen, en Suisse, mais dans ce dernier
cas à une profondeur incertaine fe Bien plus! Des feuilles
de vigne ont été trouvées dans les tufs des environs de Montpellier,
où elles se sont déposées probablement avant l’époque
historique fe et dans ceux de Meyrargue, en Provence, certainement
préhistoriques, quoique postérieurs à l’époque tertiaire des
géologues ^
Dans le pays qu’on peut appeler le centre et qui est peut-etre
le plus ancien séjour de l’espèce, le midi du Gaucace, un botaniste
russe, Kolenati fe a fait des observations très intéressantes
sur les différentes formes de vignes, soit spontanées, soit cultivées.
Je regarde son travail comme d’autant plus significatif
que l ’auteur s’est attaché à classer les variétés suivant les caractères
de la pubescence et de la nervation des feuilles, choses
absolument indifférentes aux cultivateurs et qui doivent représenter,
par conséquent, beaucoup mieux les états n a tu re / de
l ’espèce. D’après lui, les vignes sauvages, dont il a vu une immense
quantité entre la mer Noire et la mer Caspienne, se groupent
en deux sous-espèces, qu’il décrit, qu’il assure pouvoir
reconnaître à distance, et qui seraient le point de départ des
vignes cultivées, au moins en Arménie et dans les environs. Il
les a reconnues autour du mont Ararat, dans une zone où l’on
ne cultive pas la vigne, où même on ne pourrait pas la cultiver.
D’autres caractères, par exemple la forme et la couleur des raisins,
varient dans chacune des deux sous-espèces. Nous ne pouvons
entrer ici dans les détails purement botaniques du mémoire
de Kolenati, non plus que dans ceux du travail plus
récent de Regel sur le genre Vitis ^ ; mais il est bon de constater
qu’ une espèce cultivée depuis un temps très reculé et qui a
maintenant peut-être 2000 formes décrites _ dans les o u v ra g /
offre, quand elle est spontanée dans la région où elle est très
ancienne, et a probablement offert avant toute culture, au moins
deux formes principales, avec d’autres d’une importance moindre.
Si l ’on étudiait avec le même soin les vignes spontanées de
la Perse et du Gachemir, du Liban et de Grèce, on trouverait
peut-être d’autres sous-espèces d’une ancienneté probablement
préhistorique.
1 . Hggi* z» c»
2.' Planchón) Etude sur les tufs de Montpellier, 1864, p. 63.
3. De Saporta, La flore des tufs quaternaires de Provence, 1867, p. 15 et ¿I.
4. Kolenati, dans Bulletin de la Société impériale des naturalistes de
Moscou^ 1846, p. 279. ’ -g
5. ReeeT dans Acta horti imp. petrop.., 1873. Dans cette revue abreç,ee du
o-enre, M. Re^el énonce Topinion que les Vitis vimfera sont ie produit
hybride et altéré par la culture dé deux espèces sauvages, F. vulpina ei
7 . Labrusca; mais il n ’en donne pas de preuves, et ses caractères pour les
deux espèces sauvages sont bien peu satisfaisants. Il est fort a desirer
au6 les v im e s d’Asie et d’Europe, spontanées ou cultivées, soient compa-
rées dans leurs graines, qui fournissent d excellentes distinctions, d après
les travaux d’Engelmann sur les Vignes d’Amérique.