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on trouve, à l ’état bien spontané, une variété particulière ou
espèce voisine, le Prumus Marasca, dont le fruit sert à fabriquer
le marasquin. Le P r . Cerasus est sauvage dans les districts montueux
de l’Italie ‘ et dans le centre de la France ^ ; mais plus
loin, dans l’ouest, le nord et en Espagne, on ne cite plus l ’espèce
que comme cultivée, se naturalisant çà et là sous la forme
souvent de boisson. Evidemment l’apparence en Europe est
— plus que pour le Cerisier des oiseaux — celle d’un arbre
d’origine étrangère médiocrement établi.
En lisant les passages de Théophraste, Pline et autres anciens
auteurs souvent cités aucun ne paraît s’appliquer au Prunus
Cerasus. Le plus significatif, celui de Théophraste, convient au
Prunus avium, à cause de la grandeur de l ’arbre, caractère
distinctif d’avec le Prunus Cerasus Kerasos étant le nom du
Cerisier des oiseaux dans Théophraste, comme aujourd’hui
Kerasaia chez les Grecs modernes, je remarque un signe linguistique
d’ancienneté du Prunus Cerasus : les Albanais, descendants
des Pélasges, désignent celui-ci sous le nom de Vyssine,
ancien nom qui se retrouve dans l ’allemand Wechsel et l ’italien
Visciolo fe Comme les Albanais ont aussi le nom Kerasie, pour le
P r . avium, on peut croire que leurs ancêtres ont distingué et
nommé les deux espèces depuis longtemps, peut-être avant
l'arrivée des Hellènes en Grèce.
Autre signe d’ancienneté : Virgile dit en parlant d’un arbre :
Pullulât ab radice aliis densissima sylva
Ut cerasis ulmisque . {Georg., II, 17.)
Ce qui s’applique au P r . Cerasus, non au P r . avium.
On a trouvé à Pompeia deux peintures de Cerisier, mais il ne-
paraît pas qu’on puisse savoir exactement si elles s’appliquent
à l ’une ou à l ’autre des deux espèces fe M. Gomes les indique
sous le titre du Prunus Cerasus.
Quelque découverte archéologique serait plus probante. Les
noyaux des deux espèces présentent une différence dans le sillon
qui n’a pas échappé à la sagacité de MM. Heer et Sordelli.
Malheureusement, on n’a trouvé dans les stations préhistoriques
d’Italie et de Suisse qu’un seul noyau, attribuable au Prunus
1. Rertüloni, Fl. ?ï., 5, p. 131.
2. Lecoq et Larnotte, Catal. du plateau central de la France, p. 148.
3. Theophrastes, Hist. plant., 1. 3, c. 13 ; Pline, 1. 15, c. 25, et autres
cités dans Lenz, Botanik der Alten, p. 710.
4. Une partie des expressions qui suivent dans Théophraste résulte
d’une confusion avec d’antres arbres. 11 dit en particulier que le noyaui
est mol.
5 - Ad. Pictet, l. c., cite des formes du même nom en persan, turc, russe,
et fait dériver de là notre nom français de Guigne, transporté à des variétés..
6. Schonw, Die Erde, p. 44 : Cornes, III. deïle piatde, etc., in-4, p. 56.
V
Cerasus et encore la couche de laquelle on l’a sorti n a pas été
ÎuTflsammfet constatée. Il parait que c’était une couche non
" ü C ' r é f rënrimble de ces données, u n peu contradictoires et
assezfeaëues ë suis disposé à admettre que le Prunus Cerasus
R S u connu et se naturalisait déjà au commencement fe p civ -
lisation grecque, et un peu plus tard en Italie, a\ant 1 epoque
à laauelle Lucüllus apporta un Cerisier de 1 Asie Mineuie. ^
o H o u r r a i t écrire des pages en citant les auteurs meme
modernes qui attribuent, à la suite de Plme, 1 mtroducLion du
te isT e ë e’n T ta lie à ce riche Romain, l ’an 64 avant 1 ere chrétienne
Puisque l’erreur se perpétue, grâce a sa répétition mces-
's’a n T d L s fe ë s collèges claësiques, il f f e f e l f e e l f e r i a r f e eto
mi’il V avait des Cerisiers — au moins celui des oiseaux en
Italie avant Lucullus, et que l ’illustre gourmet n a pas du / / / “
cher Fespèce à fruits acides ou amers. Je ne doute pas qu il n ait
omatifié Fes Romains d’une bonne variété cultivée dans le Pont
^t que les cnlüvatenrs ne se soient empr/ sés de 1 / P / p a g /
par la greffe, mais c’est à cela que s est borne le role de Lu
^^Dtenrès ce qu’on connaît maintenant de Gérasonte et des mic
ie n sC m s ® le s Cerisiers, f e , “ d V c S r l l e s
l’opinion commune, qu’ il s’apssait d une varíele du
oisëaux, comme, par exemple, le B ' f ‘f e
Hnnt 1p fruit charnu est de saveur douce. Je m appuie sui
que Kerasos, dans Théophraste, est le
lequel est de beaucoup le plus f e f e ¡ifest
Mineure La ville de Gerasonte en avait tire son nom, / / / t
nrobabte que l’abondance du Prunus avium J n s / forets volt
e e s avaitmi gagé les habitants à chercher les arbres qui don-
C o î f o t c r ó r i r i - ‘ es
q i : nou¡
" j r i r tC Tm iM r i 'r r iR ëa'në éntoncer “ “ r i p o f e + j [ f e f e i S
Cerisiers Ils diffèrent peu de caracteres, et, chose bien l a j , les
deurpRtrÎe^^ anciennes^e mieux constates / n t semb ab e d
la mer Caspienne à l’Anatolie occidentale). Les deux especes se
sont répandues vers l’ouest, mais inégalement. Celle qui est la plus
T n Î S e d a - t e pays d’àrigine et la plus
a été plus loin, à une époque plus ancienne, et s V
ral séF L e P « Cerasm est donc peut-être une dérivation de
Tatere-, l^^rvenue dans un temps p réhis to r i/e . J a rn /^ a in s/
par une voie différente, à une idee emise pai M. Carnet , seu
1. Sordelli, Piante délia tox-hiera di Lagozza, p. 40.
2*. Caruel, Flora toscana, p. 48.
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