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Olivier. La région de l ’Euphrate étant à peu près au milieu de la
zone de culture qui s'étendait autrefois de la Chine aux îles
Canaries, il est infiniment probable qu’elle a été le point principal
de l ’habitation dans des temps préhistoriques très anciens.
Peut-être cette habitation s’étendait-elle vers la Syrie, vu la
ressemblance du climat ; mais à l’est et à l’ouest de l’Asie occidentale
le blé n’a probablement jamais été que cultivé, antérieurement,
il est vrai, à toute civilisation connue.
II. G r o s b lé , P e t a n i e l l e ou P o u l a r d ,
et Tr. compositum, Linné.
Triticum turgidum
Parmi les noms vulgaires, très nombreux, des formes de cette
catégorie, on remarque celui de B lé d'Egypte. Il paraît qu’on le
cultive beaucoup actuellement dans ce pays et dans toute la
région du Nil. A.-P. de Candolle » dit avoir reconnu ce blé parmi
des graines tirées des cercueils de momies anciennes, mais il
n’avait pas vu les épis. Unger ^ pense qu’il était cultivé par les anciens
Egyptiens et n ’en donne cependant aucune preuve basée
sur des dessigs ou des échantillons retrouvés. Le fait qu’on n’a
pu attribuer à cette espèce aucun nom hébreu ou araméen ® me
paraît significatif. Il prouve au moins que les formes si étonnantes,
à épis rameux, appelées communément B lé de miracle,
B lé d'abondance, n’existaient pas encore dans les temps anciens,
car elles n’auraient pas échappé à la connaissance des Israélites.
On ne connaît pas davantage un nom sanscrit ou même des
noms indiens modernes, et je ne découvre aucun nom persan.
Les noms arabes que Delile » attribue à l ’espèce concernent peut-
être d’autres formes de blé. Il n’existe pas de nom berbère fe De
cet ensemble il me paraît découler que les plantes réunies
sous le nom de Triticum turgidum, et surtout leurs variétés à
épis rameux, ne sont pas anciennes dans l’Afrique septentrionale
ou dans l ’Asie occidentale.
M. Oswald Heer ®, dans son mémoire si curieux sur les
plantes des lacustres de l ’âge de pierre en Suisse, attribue au
Tr. turgidum deux épis non ramifiés, l'un à barbes, l’autre à peu
près sans barbes, dont il a publié des figures. Plus tard, dans
une exploration des palafittes de Robenhausen, M. Messicommer
ne l ’a pas rencontré, quoique les provisions de grains y fussent
très abondantes fe MM. Stroebel et Pigorini disent avoir trouvé
« le blé à grano grosso duro » [Tr. turgidum) dans les palafittes
1. De Candolle, Physiol. bot., 2, p. 696.
2. Unger, die Pflanzen d. alten Egyptens,p. 31.
3. Voir Rosenmüller, Bibl. Naturgesch., et Lôw, Aramæische Pflanzen-
namen, 1881.
4. Delile, Plantes cuit, en Egypte, p. 3; Floræ Ægypt. illustr., p. 5.
5. Dict français-berbère, publié par le gouvernement.
6. Heer, Pflanzen d. Pfahlbauten, p. 5, fig. 4 ; p. S2, fig. 20.
7. Messicommer, dans Flora, 1869, p. 320.
du Parmesan fe Du reste, M. Heer ^ regarde cette forme comme
une race du froment ordinaire, et M. Sordelli paraît incliner
vers la même opinion. , , x »x -4 i
Fraas soupçonne que le Krithanias de Théophraste était le
Triticum turgidum, mais ceci est absolument incertain. D après
M. de Heldreich fe le Gros blé est d’introduction moderne en
Grèce. Pline » a parlé brièvement d’un blé à épis rameux, donnant
cent grains, qui devait être notre B lé de miracle.
Ainsi les documents historiques et linguistiques concourent a
faire regarder les formes du Triticum turgidum comme des modifications
du froment ordinaire, obtenues dans les cultures. La
forme à épis rameux ne remonte peut-ê'tre pas beaucoup plus
haut que l ’époque de Pline.
Ges déductions seraient mises à néant si 1 on découvrait le
Triticum turgidum à l ’état sauvage, ce qui n’ est pas encore
arrivé d’une manière certaine. Malgré G. Koch , personne n admet
qu’il croisse, hors des cultures, à Gonstantinople et dans
l ’Asie Mineure. L ’herbier de M. Boissier, si riche en plantes
d’Orient, n’en possède pas. Il est indiqué comme /o n ta n e en
Egypte par MM. Schweinfurth et Ascherson, mais c est par
suite d’une erreur typographique fe
III. B l é d u r . — Triticum durum, Desfontaines. . 4. , i
Guitivé depuis longtemps en Barbarie, d / s / / d i te la
Suisse et quelquefois ailleurs, il n’a jamais ete trouve a 1 état
^^DanTies différentes provinces d’Espagne, il ne p / t e pas moins
d’une quinzaine de noms fe et aucun ne teriye du nom arabe
Quemah, usité en Algérie « et en Egypte fe L absence de noms
dans plusieurs autres pays et s u r t / t de nonis originaux
est bien frappante. G’est un indice de plus m ^ v eu r d une
dérivation du froment ordinaire, obtenue en E s p / / et dans
le nord de l ’Afrique, à une époque inconnue, peut-etre depuis
l ’ère chrétienne.
IV B l é d e P o lo g n e . — Triticum polonicum, Linné.
Get autre blé dur, à grains encore plus allongés, cultivé surtout
dans l ’Europe orientale, n’a pas été trouvé sauvage.
1. Cités d’après Sordelli, Notizie suit. Lagozza, p. 32.
2. Heer, Z. c., p. 50. 1 ^ t-
3 Heldreich, Die Nutzpflanzen Griechenlands, p. .j.
4.’ Pline, Hist, L 18, c. 10.
5. Koch, Linnæa, 21, p. 427.
6. Lettre de M. Ascherson, en 1881.
7. Dictionn. manuscrit des noms vulgaires.
3. DahaavL-z, Catat des plantes de Boghar, p. m .
9. D’après Delile, t c., le blé se nomme Qamh, et un ble corne, rouge,
•Qamh-ahmar.
De C a n d o l l e . ^
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