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56 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS PARTIES SOUTERRAINES
H u m A s c a l o n i c u m n’est pas une espèce. Il suffît, pour concevoir
des doutes sur son existence primitive, de voir que : 4“ Théophraste
et les anciens, en général, en ont parlé comme d’un état
d e V A l l i u m C e p a , ayant même importance que les variétés cultivées
en Grèce, en Thrace et ailleurs; 2° on ne peut pas prouver
qu’il existe à l ’état sauvage ; 3° on le cultive peu ou point
dans les pays où l’on présume qu’il a pris naissance, comme la
S y r i / l’Egypte, la Grèce; 4° il est ordinairement sans fleurs, d’où
venait le nom à e C e p a s t e r i l i s , donné par G. Bauhin, et la multiplicité
des caïeux se lie tout naturellement à ce fait ; 5° lorsqu’il
fleurit, les organes de la fleur sont semblables à ceux du C e p a ,
ou du moins on n’a pas découvert de différence jusqu’à présent,
et, d’après Koch fe la seule différence est d’avoir la hampe
et les feuilles moins renflées, quoique fîstuleuses. »
Telle était mon opinion fe Les faits publiés depuis 1855 ne dé-
truisen/pas mes doutes. Ils les justifient au contraire. M. Begel,
en 1875, dans sa monographie des Allium, déclare qu’il a vu
l ’échalote seulenient à l ’état cultivé. Aucher Eloy a distribué
une plante de l’Asie Mineure sous le nom d’A . A s c a l o n i c u m
(n® 2012), mais d ’après mon échantillon ce n ’est certainement
pas cette espèce. M. Boissier me donne l’information qu’il n’a
jamais vu TA. A s c a l o n i c u m en Orient et n’en a pas dans son
herbier. La plante de Morée portant ce nom dans la flore de
Bory et Ghaubard est une espèce toute différente, nommée par
lui A. g o m p h r e n o i d e s . M. Baker ^ dans sa revue des Allium des
In d e / de la Chine et du Japon, cite FA. A s c a l o n i c u m dans des
localités du Bengale et du Punjab, d’après des échantillons de
Griffith et d’Aitchison; mais il ajoute : « Probablement ce sont
des plantes cultivées. » Il rapporte à V A s c a l o n i c u m V A l l i u m
S u l v i a Ham., du Népaul, plante peu connue et dont la qualité
de spontanée est incertaine. L ’échalote produit beaucoup de
caïeux qui peuvent se propager ou se conserver dans le voisinage
des cultures et induire en erreur sur Forigine.
En définitive, malgré le progrès des investigations botaniques
en Orient et dans l ’Inde, cette forme d’Allium n’a pas été
trouvée s/uvage d'une manière certaine. Elle me paraît donc
plus que jamais une modification du C e p a , survenue à peu près
au commencement de Fère chrétienne, modification moins considérable
que beaucoup de celles qu’on a constatées pour d'autres
plantes cultivées, par exemple dans les choux.
Rocambole. — A l l i u m S c o r o d o p r a s u m , Linné.
Si Ton jette les yeux sur les descriptions et la synonymie de
FA. S c o r o d o p r a s u m dans les ouvrages de botanique depuis Linné
1. Koch, Synops. fl. Germ.
2. A. de Candolle, Géogr. bot. raisonnée, p. 829.
3. Baker, dans/owm. ofbot., 1874, p. 29S.
CIBOULETTE 57
- iusau’à nos jours, on verra que le seul pmnt sur lequel s’accor-
dent les auteurs est le nom vulgaire de Rocambole. Quant aux
caractères distinctifs, tantôt ils rapprochent et tantôt ils eloi-
©nent la plante de Y Allium sativum. Avec des definitions aussi
différentes, il est très difficile de savoir dans quel pays se trouve,
à l ’état sauvage, la plante bien connue cultivée sous le nom de
Bocambole. D’après MM. Cosson et Germain, elle croit aux environs
de Paris fe D’après Grenier et Godron fe la meme forme
croît dans fe s t de la France. M. Burnat dit avoir trouve 1 espece
bien spontanée dans les Alpes-Maritimes. Il en a donne des
échantillons à M. Boissier. MM. Willkomm et Lange ne la regardent
pas comme spontanée en Espagne , q/oiflue 1 un des
noms français de la plante cultivée soit A il ou L chalote d E sp a -
.ane Beaucoup d’autres localités européennes me paraissent
douteuses, vu l ’incertitude sur les caractères spécifiques. Je note
cependant que, d’après Ledebour fe la plante qu il nomme A.
Scorodoprasum est très commune en Russie, depuis la innlanüe
iusqu’en Grimée. M. Boissier en a reçu un échantillon de la Do-
brutscha, communiqué par le botaniste Smtenis. L habitation
naturelle de Fespèce viendrait donc toucher a celle de 1 Alhum
sativum, ou bien une étude attentive de toutes les formes
prouvera qu’une seule espèce, comprenant plusieurs variétés,
s’étend sur une grande partie de FEurope et de ses contins en
La culture de la Rocambole ne paraît pas très ancienne. Il
n’en est pas question dans les ouvrages sur la Grèce et Borne, ni
dans Fénumération des plantes recommandées par Charlemagne
aux intendants de ses jardins fe Olivier de Serres n’en parle pas
non plus. On ne peut citer qu’un petit nombre de noms vulgaoees,
originaux, chez des peuples anciens. Les plus distincts sont dans
le nord : Skovlôg en Danemark, Keipe et Rackenboll en Suède .
Rockenbolle, d’où vient le nom français, est allemand. Il n a pas
le sens qui lui est attribué par Littré. Son étymologie est B olle,
pignon, croissant parmi les rochers, Rocken fe
C ib o u le tte , C iv e t te . — Allium Schoenoprasum, Linné.
L ’habitation de cette espèce est très étendue dans i hémisphère
boréal. On T’indique dans toute FEurope, de la Gorse ou
la Grèce jusqu’à la Suède méridionale; en Sibérie jusqu au
Kamtschatka, et aussi dans l’Amérique septentrionale, mais seu-
1. Cosson et Germain, Flore, 2, p. 553.
2. Grenier et Godron, Flore de France, 3, p. 1 9 /
3. Willkomm et Lange, Prodr. fl. hisp., 1, p. 885.
4 . Ledehour, FZom r om ca , 4 , p. 1 6 3 . . , , ,99
.5 . Le Grand d’Aussy, Histoire de la vie des Français, vol. fep. 122.
6. Nemnich, Polyglott. Lexicon, p. 187.
7. Nemnich, l. c.
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