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mentionné la culture de la Fève en Egypte, mais ils écrivaient
500 ans après Hérodote,
On trouve deux fois dans l ’Ancien Testament » le mot Pol, qui
a été traduit par fève, à cause des traditions conservées par le
Talmud et du nom arabe foui, fo l ou fu l, qui est celui de la
fève. Le premier des deux versets fait remonter la connaissance
de l ’espèce par les Hébreux à Tan mille avant Jésus-Ghrist.
Je signalerai enfin un indice d’ancienne existence de la Fève
dans le nord de l ’Afrique. G’est le nom berbère Ibiou, au pluriel
labouen, usité chez les Kabyles de la province d’Alger fe H ne
ressemble nullement au nom sémitique et remonte peut-être à
une grande antiquité. Les Berbères habitaient jadis la Mauritanie,
où Pline prétend que l’espèce était sauvage. On ignore si
les Guanches, peuple berbère des îles Ganaries, connaissaient
la fève. Je doute que les Ibères l ’aient eue, car leurs descendants
supposés, les Basques, se servent du nom Baha ®, répondant au
Faba des Bomains.
D’après ces documents, la culture de la fève est préhistorique
en Europe, en Egypte et en Arabie. Elle a été introduite en Europe,
probablement par les Aryens occidentaux, lors de leurs
premières migrations (Pélasges, Geltes, Slaves). G’est plus tard
qu’elle a été portée en Ghine, un siècle avant l’ère chrétienne,
plus tard encore au Japon ; et tout récemment dans FInde.
Quant à l’habitation spontanée, il est possible qu’elle ait été
double il y a quelques milliers d’années, l’un des centres étant
au midi de la mer Ga/ienne, l ’autre dans l ’Afrique septentrionale.
Ges sortes d habitations, que j ’ai appelées disjointes et dont
je me suis beaucoup occupé naguère », sont rares dans les
plantes Dicotylédones; mais il en existe des exemples précisément
dans les contrées dont je viens de parler fe II est probable
que l’tebitation de la Fève est depuis longtemps en voie de diminution
et d’extinction. La nature de la plante appuie cette
hypothèse, car ses graines n’ont aucun moyen de dispersion, et
les rongeurs ou autres animaux peuvent s’en emparer avec facilité.
L habitation dans 1 Asie occidentale était peut-être moins
limitée jadis que maintenant, et celle en Afrique, à l ’époque de
Pline, s’étendait peut-être plus ou moins. La lutte pour l ’existence,
défavorable à cette piante, comme au Mais, l ’aurait can-
tonnré peu à peu et l ’aurait fait disparaître, si l’homme ne
l’avait sauvée en la cultivant.
La plante qui ressemble le plus à la Fève est le Vicia narbo-
nensis. Les auteurs qui n’admettent pas le genre Faba, dont les
1. Samuel, II, c. 17, y. 28; Ezechiel, c. 4, v. 9.
2. Dict. français-berbère, publié par le gouvernement français.
3. Note communiquée à M. Clos par M. d’Abadie.
k. A. de Candolle, Géographie botanique raisonnée, chap. X.
5. Le Rhododendron ponticum ne se trouve plus que dans l’Asie Mineure
et au midi de la péninsule espagnole.
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caractères sont assez peu distincts du Vicia, rapprochent ces deux
espèces dans une même section. Or le Vicia narbonensis est
spontané dans la région de la mer Méditerranée et en Orient,
iusqu’au Gaucase, à la Perse septentrionale et la Mésopotamie ».
Son habitation n’est pas disjointe, mais elle rend probable, par
analogie, l’hypothèse dont j ’ai parlé.
L e n t i l le . — Ervum Lens, Linné. — Lens esculenta, Moench.
Les plantes qui ressemblent le plus à la Lentille sont classées
par les auteurs tantôt dans le genre E rvum , tantôt dmis un g / r e
distinct, Zem, et quelquefois dans le genre Cicer; mais les espèces
de ces groupes mal définis sont toutes de la région méditerranéenne
ou de l’Asie occidentale. G est une indication pour 1 oii-
gine de la plante cultivée. Malheureusement, on ne retrouve plus
la Lentille dans un état spontané, du moins qu’on puisse affirmer
être tel. Les flores du midi de FEurope, de l’Afrique septentrionale,
d’orient et de FInde.la citent toujours comme cultivée,
ou v e n a n t dans les champs, après ou parmi d’autres cultures. Un
botaniste H’avue dans les provinces au midi du Gaucase, « cultivée
et presque spontanée çà et là autour des villages. » Un
autre ® l ’indiquait vaguement dans la Bussie méridionale, mais
les flores plus récentes ne le confirment pas.
Yoyons si Thistoire et les noms de cette plante indiquent plus
clairement son origine. , ^ +
Elle est cultivée depuis un temps préhistorique en Urient,
dans la région de la mer Méditerranée, et même en Suisse. D’après
Hérodote, Théophraste, etc., les anciens Egyptiens en faisaient
nn grand usage. Si leurs monuments n’en ont pas fourni la
preuve, c ’est peut-être que la graine en était réputée commune
et grossière, comme la fève. L ’Ancien Testament la mentionne
trois fois, sous le nom AAdaschum ou Adaschim, qui doit bien
signifier Lentille, car le nom arabe est Ads » ou Adas fe La couleur
rouge du fameux potage d’Esaü n’a pas été comprise par la
plupart des auteurs. Beynier fe qui avait séjourné en Egypte,
confirme une explicati<^n donnée jadis par Thistorien Josèphe :
les lentilles étaient rouges, parce qu’elles étaient mondées. La
pratique des Egyptiens, dit Beynier, est encore de dépouiller ces
graines de leur écorce, et dans ce cas elles sont d’un rouge pale.
Les Berbères ont reçu des Sémites pour la lentille le nom Ades .
Les Grecs cultivaient la Lentille : takos ou F a kai. Il en est
1. Boissier, orient., 2, p . 577.
2 . C . -A . Meyer, Verzeichniss pl. caiicas., p. 147.
3. Georgi, dans Ledebour, FZ.
4 . Forskal, F l. ægxjpt.; Delile, Plant, cuit, en Egypte, p. 1 3 .
e’. Reyn?ro! Êconoinie publique et rurale des Arabes et des Ju ifs , Genève,
1820, p. 4 2 9 .’ . 0 . 0 , ,
7 . Dictionn. français-berbere, in-8®, 1844.
De Candol le.
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