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344 PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS GRAINES
A r e c . — Aiæca Catechu, Linné.
On cultive beaucoup ce palmier d / s le pays où l ’usage de
mâcher le bétel est répandu, c’est-à-dire dans toute l’Asie méridionale.
La noix, ou plutôt l’amande qui forme la partie principale
de la graine contenue dans le fruit, est ce qu on recherche,
pour le goût aromatique. Coupée par fragments, mélée à de
la chaux et enveloppée d’une feuille de poivrier bétel, c’est un
excitant agréable, qui fait saliver et noircit les dents à la satisfaction
des indigènes. _ , t • i
L ’auteur du principal ouvrage sur les palmiers, de Martius ,
s’exprime ainsi sur l’origine de l’espèce : « L a patrie n est pas certaine
(non constat) ; c’est probablement l’île de Sunda. » Voyons
s’il est possible d’affirmer quelque chose, en recourant surtout
aux auteurs modernes. _ r. i • t.-
Sur le continent de l’Inde anglaise, à Geylan et la Gochinchine,
l ’espèce est toujours indiquée comme cultivée De même pour
les îles de la Sonde, Moluques, etc., au midi de l’Asie. Blume ®,
dans son bel ouvrage intitulé Rumphia, dit que la patrie est la
presqu’île de Malacca, Siam et les îles voisines. Il ne paraît
cependant pas avoir vu les pieds indigènes dont il parle. Le
D'" Bretschneider » croit que l ’espèce est originaire de l’archipel
malais, principalement de Sumatra, car, dit-il, ces îles et les
Philippines sont les seules localités où on la trouve s / v a g e . Le
premier de ces faits n’est pas confirmé par Miquel, ni le second
par Blanco % qui résidait aux Philippines. L ’opinion de Blume
parait la plus probable, mais on peut encore dire avec de Martius
: la patrie n’est pas constatée.
L ’existence d’une multitude de noms malais, Pinang,
Jambe, etc., et d’un nom sanscrit, Gouvoka, de même que des
variétés fort nombreuses, montrent l ’ancienneté de la culture.
Les Ghinois l ’ont reçue, en l ’an i l l avant J.-G., des pays méridionaux,
sous le nom malais écrit Pin-lang. Le nom telinga
Arek est l’origine du nom botanique Areca.
E l a e i s d e G u in é e . — Elaeis guineensis, Jacquin.
Les voyageurs qui ont visité la côte de Guinée dans^ la première
moitié du XVI® siècle ® remarquaient déjà ce Palmier, dont
les nègres tiraient de l’huile en exprimant la partie charnue du
1. Martius, Eist. nat. Valmarum, in-folio, vol. 3 , p. 170 (publié sans date
précise, mais avant 1851). „ r ,•
2 . Roxburgh, F l. ind., 3 , p. 616 ; Brandis, Forest flora o f India, p. 551 ;
Kurz, Forest flora o f british Burma, p. 537 ; Thwaites, Fnum. Zeylan.,
p. 327 ; Loureiro, F l. cochinch., p. 695.
3. Blume, Rumphia, 2 , p. 67 ; Miquel, F l. indo-batava, 3 , p. 9 ; Suppl. de
Sumatra, p. 253.
4 . Bretschneider, Value and study, p. 2 8 .
5 . Blanco, Flora de Filipinas, ed. 2 .
6. Da Mosto, dans Bamusio, 1 , p. 104, cité par B . Brown.
COCOTIER 345
fruit. G’est un arbre indigène sur toute la côte ». On le plante
aussi, et l ’exportation de l’huile, dite de Palme [Palm oil des
Anglais), est l ’objet d’un grand commerce.
Gomme il se présente également à l ’état sauvage dans le Brésil
et peut-être à la Guyane un doute s’était élevé sur la véritable
origine. On pouvait d’antant mieux la supposer américaine
que la senle espèce constituant, avec celle-ci, le genre Elaeis, est
de la Nouvelle-Grenade ®. Robert Brown cependant, et les auteurs
qui se sont le plus occupés de la famille des Palmiers, sont
unanimes à considérer VElaeis guineensis comme introduit en
Amérique, par les nègres et les négriers, lorsqu’ils passaient de
la côte de Guinée à la côte opposée américaine. Beaucoup de
faits appuient cette opinion. Les premiers botanistes qui ont
visité le Brésil, comme Piso et Marcgraf, n’ont pas parlé de
l ’Elaeis. Il se trouve seulement sur le littoral, de Rio-de-Janeiro
à l’embouchure des Amazones, jamais dans l’intérieur. Il est
souvent cultivé ou avec l ’apparence d’une espèce échappée des
plantations. Sloane », qui avait exploré la Jamaïque dans le
xviP siècle et avait examiné en Europe des fruits venant
d ’Afrique, raconte qu’on avait introduit cet arbre, de son temps,
de Guinée dans une plantation qu’il désigne. Il s’est naturalisé
depuis dans quelques localités des Antilles
C o c o t ie r . — Cocos nucífera, L in n é .
Le Cocotier est peut-être de tous les arbres des pays intertropicaux
celui qui donne les produits les plus variés. Son bois et
ses fibres sont utilisés de plusieurs manières. L a sève, extraite
de la partie inférieure de l ’inflorescence, donne une boisson alcoolique
très recherchée. La coque du fruit sert de vase; le lait
de la graine avant maturité est une boisson agréable; enfin
l ’amande contient une forte proportion d’huile. Il n’est pas surprenant
qu’on ait semé et transporté, le plus possible, un arbre
aussi précieux. D’ailleurs sa dispersion est aidée par des causes
naturelles. Les noix de coco, grâce à leur enveloppe fibreuse,
peuvent flotter dans l ’eau salée sans que la partie vivante de la
graine en soit atteinte. De là résulte une possibilité de transports
à de grandes distances par les courants et une naturalisation sur
les côtes, quand la température est favorable. Malheureusement
cet arbre exige un climat chaud et humide, tel qu’on le trouve
1. R. Brown, Botany o f Congo, p, 3 5 .
2 . Martius, Hist. nat. Palmarum, 2 , p, 62 ; Drude, dans Flora brasil.,
fasc. 85, p. 457. Je ne vois pas d ’auteur qui affirme la qualité spontanée à
la Guyane, comme de Martius le fait pour le Brésil.
3 . Elaeis melanocarpa, Gaertner. L e fruit contient également de l ’huile ;
mais il ne paraît pas qu’on cultive l ’espèce, le nombre des plantes oléagineuses
étant considérable en tous pa y s. >
4 . Sloane, N a tw a l history o f Jamaica, 2 , p. 113.
5 . Grisebach, Flora o f british W. India islands, p. 522.
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