CHAPITRE V
PLANTES CULTIVÉES POUR LEURS GRAINES
h
A r t . t®»" — G r a i n e s i i i i t r î t i v e s .
C a c a o y e r . — Theobroina Cacao, lAnné.
Les Theobroma, de la famille des B y t tn é r ia c / s , voisine dre
Malvacées, forment un genre de 15 à 18 espèces, toutes de
l ’Amérique intertropicale, principalement des parties les plus
chaudes du Brésil, de la Guyane et de l ’Amérique centrale.
Le Cacaoyer ordinaire, Theobroma Cacao, est un petit arbre,
spontané dans les forêts du fleuve des Amazones, de l ’Orénoque
et de leurs affluents jusqu’ à une élévation d’à peu près 400 mètres.
On le cite également, comme sauvage, dans l ’île de la I r i-
nité, voisine des bouches de l’Orénoque fe Je ne trouve pas de
preuve qu’il soit indigène dans les Guyanes, bien que cela paraisse
probable. Beaucoup d’anciens auteurs l ’indiquent comme
spontané et cultivé, à l ’époque de la découverte de l’Amréique,
de Panama à Guatimala et Gampèche ; mais les nombreuses
citations réunies par Sloane ® font craindre qu’ils n’aient pas
vérifié suffisamment la condition spontanée. Les botanistes modernes
s’expriment vaguement à cet égard, et en général ils ne
mentionnent le Cacaoyer dans cette région et aux Antilles qu a
l’état cultivé. G. Bernoulli fe qui a v / résidé à Guatimala, se
borne à ces mots : « Spontané et cultivé dans toute 1 Amérique
tropicale, » et Hemsley fe dans sa revue des plantes du Mexique
et de l’Amérique centrale, faite en 1879, d’après les riches
1. Humboldt, Foî/., 2, p. 511; Kunth, dans Humboldt / Bonpland,
Nova genera, 5, p. 316 ; Martius, Ueber den Cacao, dans Büchner, Reperì.
Pharm. . . t. • 7 j nu
2. Schacli, dans Grisebach, Flora o f british W. India islands, p. 91.
3. Sloane, Jamaïque, 2, p. 15.
4. G. Bernoulli, Uebersicht der Arten von Theobroma, p. 5.
5. Hemsley, Biologia centrali-americana, part. 2, p. 133.
l
CACAOYER — LI-TSCHI 251
matériaux de l ’herbier de Kevr, ne cite / c u n e localité où l e /
pèce soit indigène. Elle a peut-être été introduite dans 1 Ârné-
rique centrale et dans les parties chaudes du Mexique, par les
Indiens, avant la découverte de l ’Amérique. La culture peut
l’avoir naturalisée çà et là, comme on dit que cela est arrivé a
la Jamaïque ». A l ’appui de cette hypothèse, il faut r em a r / e r
que M. Triana ^ indique le Cacaoyer seulement comme cultive
dans les parties chaudes de la Nouvelle-Grenade, pays situe
entre la région de l’Orénoque et Panama.
Quoi qu’il en soit, l’espèce était cultivée dans l’Amérique cen-
traie et le Yucatan lors de la découverte de FAmérique. Les
graines étaient envoyées dans les régions hautes du Mexique, et
même elles y servaient de monnaie, tant on en faismt cas.
L ’usage de boire du chocolat était général. Le nom de cette
excellente boisson est mexicain.
Les Espagnols ont transporté le Cacaoyer d Acapulco aux ilre
Philippines en 1674 et 1680 fe H y réussit à merveille. On le
cultive aussi dans les îles de la Sonde. Je présume qu il réussirait
sur les côtes de Zanzibar et de la Guinée, mais il nerenvient
pas de l’essayer dans les pays qui ne sont pas très chauds et
^ Une autre espèce, le Theobroma bicolor, Humboldt et Bon-
land se trouve mélangée avec le Cacaoyer ordinaire dans les
cultures américaines. Ses graines sont moins estimées. H un
autre côté, elle n’exige pas autant de chaleur et peut / v r e
qu’à 950 mètres d’élévation dans la vallée de la Magdelana. Elle
abonde, à l ’état spontané, dans la Nouvelle-Grenade fe Bernoulli
assure qu’elle est seulement cultivée à Guatimala, quoique les
habitants la nomment « Cacao de montagne ».
L i -T s ch i . — Nephelium Lit-chi, Gambessèdes.
La graine de cette espèce et des deux qui suivent est revetue
d’une excroissance charnue (arille), très sucrée et parfumee,
qu’on mange volontiers en prenant du thé.
Gomme, en général, les Sapmdacées, les Nephelium smit des
arbres. Celui-ci est cultivé dans la Ghine méridionale, 1 Inde et
l ’archipel asiatique, depuis un temps qu’/ ne peut precise© Lre
auteurs chinois ayant vécu à Peking
que tardivement, au i i f siècle de notre ère . L introduction dans
l e Bengale date de la fin du xviiP siècle fe . ^ ,
Tout le monde admet que l ’espèce est du midi de la Chine et
Blume ' ajoute de la Gochinchine et des Philippines, mais il ne
2. Triana etVlanchon, Px'och'. Flox'æ Novo-Gx'anaiensis, p. 208.
3. Rlanco, FZom de Filipinas, ed. 2 p. 4 / .
4 Kunth, dans Humholdt et Ronpland, L c .; Triana, l. c.
5* Rretschneider, lettre du 23 août 1881.
e’. Roxburgh, Fl. indica, 2, p. 269.
7. Rlume, Rumphia, 3, p. 106.