
qu’en i 55y une noble dame Lady Buco
letigh, s’étant mise à la tête de 200 vassaux
du Clan Scott armés de pied en cap, brisa
les portes de l’église de St'. Marie of the Lo-
wes, pour s’emparer du sire de Cransloun
son ennemi, qu’elle fit metîre à mort à l’instant.
Et cependant cette famille de Buccleugh
ne cessait d’enrichir de donations considérables
la belle Abbaye de Melrose située au milieu
des Borders.
La vie tranquille et solitaire des moines
dont plusieurs communautés habitoient ces
régions guerrières, étoit rarement troublée
par les interminables querelles qui retem-
tissoient de toutes parts autour de l’enceinte
de leurs couvents. Rarement ils eurent à
souffrir des invasions et des combats qui
se livroient a leurs portes, et cependant les
superbes Abbayes de Melrose et de Dry-
burgh, dont les vestiges gothiques excitent
aujourd’hui l’admiration des étrangers, et
les riches couvents de Kelso et de Jedburgh,
renfermoient des trésors bien plus considérables
que les châteaux dont les Borderers
ambitionnoient le pillage. L ’on aime à croire
même que plus d’une fois la voix de ces pieux
anachorètes réussit à arrêter l'effusion du
sang et que leur présence calma les fureurs
d’une soldatesque effrénée (1).
Que reste-t-il, se demande-t-on aujourd’hui,
de ces peuplades guerrières? Que sont
devenus maintenant c e s preux chevaliers, ces
chefs puissants, ces bandes redoutables, où
sont ces religieux qui veilloient et prioient
jour et nuit pour l’âme d’illustres guerriers
morts dans les combats , quelles traces
ont-ils laissées de leùr long séjour dans ces
contrées jadis si bruyantes et si animées,
à présent désertes et silencieuses ? Tout a
changé, ces provinces trop petites alors pour
le nombre de leurs habitants ne sont plus
que de vastes solitudes où l’on voit de loin
en loin un berger conduisant de nombreux
( 1 ) On peut trouver une foule de-traits et d anecdotes
authentiques qui confirment les remarques
précédentes sur les Borderers , dans Pennant ainsi
que dans les notes historiques que M.r Walter Scott
a ajoutées comme pièces justificatives a son charmant
poëme The Lay o f the last Minstrel. M *Scott profondément
versé dans l’histoire des Borderers, a consacré
ee poëme à la peinture de leurs moeurs.; rien
de plus animé, de plus pittoresque, de plus poëlique
que ce petit roman de chevalerie ; les moindres détails
de moeurs et de coutumes sont rigoureusement
vrais, et cette exactitude ajoute un nouveau prix au
mérite de l’ouvrage