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d’instruction, ils recherchent les 'qualités
solides qui constituent l ’homme d’Etat et le
législateur (i) .
J’en ai dit suffisamment, ce me semble,
et je crois avoir démontré qu’il existe entre
les Anglais et les Ecossais des différences
assez marquantes et assez essentielles dans
toutes les classes de la société, pour qu’on
ne puisse prétendre encore que c’est à l’Union
des deux royaumes que sont dus les
progrès qu’a faits l’Ecosse pendant le dix-
huitième siècle. Car comment l’Angleterre
auroit-elle pu donner des institutions qti’elle
ne possédoit pas et qu’elle possède à peine à
l ’heure qu’il est ?
( 1 ) Les Anglais ont commencé depuis quelques
années à sentir l’avantage que donnoit à leurs
frères du nord , le système d’études adopté dans les
Universités écossaises ; aussi voit-on fréquemment,
de nos jours, des jeunes gens destinés aux charges
publiques, venir achever à Edimbourg et à Glascow
leur éducation commencée à Oxford et à Cambridge.
Dans ces deux dernières Universités, on a aussi depuis
quelque temps formé des étabiissemens analogues à
ceux des Universités écossaises , pour accoutumer les
jeunes gens à la discussion des questions de droit
ou de politique.
Je suis loin cependant de nier que l’Angleterre
n’ait eu une influence indirecte sur
le développement moral de la nation écossaise.
Les progrès des Anglais dans l’industrie
, le commerce et les arts, lorsque
tous leurs voisins étoient encore fort retardés
sous ces rapports, ont excité l’émulation
des Ecossais, et les ont engagé , à marcher
à plusieurs égards sur leurs traces. Cette
émulation s’est faite sentir en France et en
Eiollande à-peu-près dans le même moment
qu’elle naissoit en Ecosse, et elle a produit
dans ces deux contrées de salutaires effets
relativement aux manufactures, aux arts et
au commerce. Us ont été plus marqués en
Ecosse, en raison de la plus grande proximité
de ce pays, et de l’identité de la langue.
Mais ces effets bienfaisants auroient eu lieu
également sans l’acte d’union de 1707, ils
auroient été une suite nécessaire de la seule
accession du monarque écossais sur les deux
trônes réunis en i 6o5, accession qui assuroit
à l’Ecosse une paix solide par son alliance
et sa confédération avec ses plus anciens et
ses plus dangereux ennemis.
Puisque j ’ai fait mention du clergé écos