
La tendance à la décomposition que présente
le feldspath si abondant dans le granit o
de Goatfield , sert à expliquer ce phénomène,
si singulier au premier coup-d’oeil, que
des blocs en apparence roulés, puissent recouvrir
toutes les parties d’une montagne
la plus élevée , non-seulement de l’île, mais
de toutes les régions voisines, et former un
amas confus sur un pic composé de la même
roche. En me demandant d’où pou voient
provenir ees masses arrondies , et en réfléchissant
sur les apparences que j ’observai
tout autour de moi, je fus porté à conclure
que les débris qui couvrent actuellement
Goatfield, sont ceux d’une sommité bien plus
élevée, qui existôit probablement à la même
p la c e , et qui unissoit ensemble les trois
pointes distinctes qui s’élèvent au sommet de
la montagne.
Cette haute sommité devoît sans doute
avoir la forme de ces pies granitiques connus,
dans les Alpes de Savoye, sous le nom d’aiguilles.
En raison de la décomposition rapide du
feldspath qu’accellèrent encore l’humidité de
l’air et les vapeurs de la mer, continuellement
attirées vers ces hautes sommités, cette
aiguille se sera divisée, détruite et successivement
éboulée, en ne laissant que quelques
arêtes d’une nature plus dure et plus solide
, mais qui doivent un jour mêler leurs
débris à ceux des sommités plus anciennes^
Le granit de Goatfield est le même que
celui du Glen-rosa; il est à gros grains, fréquemment
traversé par des filons de granit
à grains plus petits. Dans les cavités qui se
trouvent quelquefois au milieu du granit, on
voit de beaux cristaux de roche, d’améthyste
et de feldspath limpide ou adulaire. La décomposition
recouvre toutes les surfaces des
blocs et des rochers de Goatfield, d’une
croûte blanche fort épaisse.
Je viens maintenant au détail des obser-
tions que je fus à portée de faire dans la
partie septentrionale d’Arran.
En partant de Brodick, et en suivant les
rivages orientaux du sud au nord, je trouvai
les rochers de la côte composés du même
grès rouge et de la même brèche que ceux d< s
bords de la mer au midi de la baie de Br< -
dick. Ces falaises sont peu élevées, et foi —
ment le premier gradin au pied des mon^