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vents ou du clergé, ont conservé le droit
dont jouissoient alors les Evêques ou les
Communautés religieuses, celui de présenter
des candidats pour les cures à pourvoir.
On nomme Patrons ceux qui exercent ce
privilège. Ce sont ou de grands propriétaires,
ou les Conseils municipaux des villes, ou
enfin la Couronne; ca r, outre les biens
d’Eglise q u i, lors de la Réformation , furent
dévolus au Roi ; à l’occasion des différentes
rebellions, plusieurs propriétés particulières
ont été confisquées et réunies au domaine
de la Couronne.
Il arrive quelquefois que le Ministre présenté
par le Patron déplaît à la paroisse, et
cette circonstance est l’objet de discussions
fort animées , sur les droits respectifs du
Patron et de la Communauté. C ’est à l’Assemblée
Générale à prononcer sur la question,
puisque c’est elle qui nomme définitivement
à la place vacante.
De bienheureux changenü-ns se sont opérés
dans l’esprit de l’Assemblée Générale,
depuisde moment où animée d’un zèle âpre
et presque fanatique , elle faisoit abattre
et détruire toutes les cathédrales et les
églises où le culte catholique avoit été célébré,
et où elle gouvernoit l’Ecosse entière
par cette confédération redoutable
connue dans l ’histoire de Charles I " , de
Cromwell et de Charles I I , sous le nom
de Solemn League and covenant; puissance
arbitraire et intolérante, qui exerçoit sur les
consciences le despotisme le plus absolu.
Le Clergé écossais se fait remarquer
aujourd’hui par ses lumières, ses moeurs
exemplaires, aussi bien que par une sage tolérance
qu’il sait heureusement allier au zèle
éclairé qui l’anime.
Outre l’avantage inappréciable que présente,
pour l’instruction des basses classes ,
la résidence obligée des pasteurs dans leurs
cures, on ne peut douter que cette coutume
n’ait une influence salutaire sur les habitudes
et les moeurs du Clergé lui-même. On ne voit
jamais en Ecosse ces exemples malheureusement
trop fréquents en Angleterre ; de jeunes
ecclésiastiques propriétaires de riches et nombreux
bénéfices, qui, laissant à des Ministres
en sous-ordre le soin et la peine de régir
leur paroisse, déposent jusqu’à l’habit qui
caractérise la vocation honorable çt sacrée