
( 474 )
lui , c’est un manuscrit gaëlic, qu’il nous
dit avoir été écrit par son grand père.
C’est le seul manuscrit de ce genre que
j ’aye encore vu , il est écrit en caractères
particuliers qui sont depuis long-temps hors
d’usage. Leur forme est arrondie et ressemble
à celle des anciennes lettres saxonnes.
Je ne pus savoir ce que ce manuscrit
contenoit, mais du moins je m’assurai
que le Gaëlic, quoiqu’on en ait dit,
étoit autrefois une langue écrite qui possé-
iloit des caractères particuliers.
Lorsque nous partîmes , le bon vieux
Laïg nous accompagna jusqu’à la porte de
sa maison. Là remplissant un verre il but
a noire santé, puis le fît passer succes-
rivement à chacun de nous, qui le vui-
dâmes en lui témoignant toute notre re-
connoissance de son hospitalité. Celte petite
cérémonie est une coutume fort ancienne
qu’on nomme door drinic ÇDeoch
an Doi'us) et qui est analogue à celle du
vin de l’étrier de nos pères. Elle est à présent
tout-à-fait hors d’usage, car je ne l’ai vu pratiquer
qu’à Laïg; elle est cependant encore
bien connue des gens du peuple dansles montagnes
et les îles de l’Ecosse. Après avoir
pris congé de notre excellent hôte, nous
retrouvâmes noire chemin le mieux que
nous pûmes dans l’obscurité, et nous ne
fûmes de retour au presbystère, qu’à l’heure
du souper.
L e i x Septembre. Le vent étant nord-
ouest il nous fut impossible de partir, aussi
notre matinée fut-elle employée a recueillir
des minéraux; chacun prit un chemin différent,
je montai au-dessus de la cure, sur
une colline , couverte de bruyère oô j espérais
recueillir des zéolites. J en trouvai
en effet de superbes échantillons répandus
de toutes parts, sur le terrein, en
fragments détachés,provenant probablement
d’une amygdaloïde basaltique décomposée;
c’est surtout dans les sillons creusés par
les eaux pluviales que se trouvent les plus
beaux morceaux. Ces zéolites appartiennent
la plupart à l’espèce de|la slilhite ;
on les distingue des autres substances du
même genre à leur éclat nacré, à leur
structure lamelleuse et à l ’action du chalumeau
qui, avant de les fondre en un émail
blanc et huileux, opère un boursoufllement
considérable sur le fragment exposé au