
du sol, la séparation actuelle de cette île
d’avec la terre ferme , et l’existence des bras
de mer qui s’étendent entre deux.
2.° Ne seroit-il pas possible que le courant
qui apporte sur les côtes de Coll, des
graines et des productions du nouveau
monde , ait pu entraîner avec lui du fond
de la mer, cles débris de rochers , les réduire
en sable , et les accumuler sur des
rivages bas contre lesquels il vient lrapper.
Il est fort probable que les courants % ces
fleuves sous marins , doivent «exercer sur
les terres recouvertes par l’Océan , la même
action que les rivières exercent sur celles qui
s’élèvent au-dessus de sa surface , et qu’ils
peuvent en détacher des blocs , les charrier,
les briser, et les réduire en fragments
arénacés.
3.° Enfin, au lieu de regarder ce sable
comme un detritus de roches solides, on
pourroit le considérer comme une formation
suigeneris, comme un dépôt ainsi formé
de particules éparses qui n’ont jamais
été réunies ensemble. M.r de Lue pensoit
que plusieurs amas de sable pouvoient
avoir une semblable origine, et Mr. de
( 4i 5 )
Saussure semble adopter cette opinion ppur
ceux qui se trouvent auprès de la ville
d’Alassio sur les côtes de la Méditerranée,'
( Voy. dans les sllpes § i 3y5). En admettant
une pareille hypothèse on ne «croit
point embarrassé par les circonstances de
localité, pas plus que pour tout autre dépôt
minéral. *
L ’une et l’autre des deux dernières suppositions
me paroissent mériter d’être examinées
; j ’invite donc les naturalistes qui
seront à portée de visiter l’île de C o ll, à
diriger leur attention sur les circonstances
qui accompagnent ces vastes dépôts, et
sur la nature même de ces sables, ne voulant
pas sur un simple apperçu décider ici
une question si difficile.
J’observerai tependant que quoique composé
en grande partie de grains de quartz
blanc, jaunâtre et rougeâtre, le sable de
Coll renferme aussi bien des grains noirâtres
qui semblent au microscope être des
fragments de hornblende, et quelques grains
de feldspath; que tous ces grains sont arrondis
et ne présentent point comme ceux
d’Alassio, des angles saillants et des in