
•« se distinguent par leur mélancolie, et ce
f> qui contribue particulièrement à les rendre
» plaintifs et touchants, c’est l’usage cons-
» tant des notes concordantes, la tierce et
» la quinte de l ’échelle.» Il est rare que les
airs écossais se terminent comme les nôtres
par la note du ton; mais ils finissent ordinairement
par la quinte, quelquefois par la
sixte. Cette terminaison, à laquelle les oreilles
étrangères ne sont pas accoutumées, et qui
leur semble toujours attendre une finale,
donne à la musique un certain vague qui
prête bien plus à l’expression plaintive et
mélancolique du désir et du regret que nos
finales bien arrondies et bien terminées ne
peuvent le faire.
Les changements qu’ont amenés les temps
plus récents , l’addition des notes qui man-
quoient à la gamme , l’introduction d’une
seconde partie aux airs qui en étoient privés,
et le perfectionnement du système musical,
ont beaucoup rapproché les nouveaux airs
composés par les musiciens écpssais, de la
musique usitée dans le reste de l’Europe. Cependant
il reste toujours dans ces airs ,
quelque réguliers qu’ils puissent paroître, de
certaines déviations fixes des règles que nous
avons établies, ensorte que les morceaux de
musique de la Basse-Ecosse les mieux arrangés
à la moderne , portent encore l empreinte
de leur origine antique et sauvage.
La plupart de ces chants sont destinés à
accompagner de* petits poëmes ou ballades
pastorales , dans lesquelles la musique et les
paroles sont tellement en harmonie, quelles
se prêtent réciproquement un charme nouveau.
Les poètes écossais les plus habiles,
Ramsay, Burns et Fergusson ont composé
de nouvelles ballades sur des airs anciens ,
et ont admirablement tiré parti de 1 expression
tendre et sensible de cette musique pour
chanter les peines de 1 amour, les chagrins
de l’absence, et les sensations mélancoliques
que fait éprouver la contemplation
d’une nature sombre et agreste.
Haydn, Mozart, Pleyel et d’autres habiles
musiciens , ont introduit avec succès
plusieurs ballades écossaises dans leurs
belles compositions. Haydn même , n’a
pas dédaigné de travailler à 1 accompagnement
de quelques-uns des plus mélodieux
de ces airs nationaux , et a ajouté