
platie; il contient quelques cristaux de feldspath
vitreux, petits, peu abondants et disséminés
à de grandes distances les uns des
autres. Je trouvai ici ce que j ’avois vainement
cherché ailleurs, le pechstein en contact
immédiat avec le grès, mais ce qui me
parut aussi surprenant qu’inattendu fut de
•voir, auprès de la jonction, la couleur et
la texture du pechstein entièrement changées
sans que le grès eut éprouvé la moindre
modification. La couleur verte des filons parfaitement
uniforme dans toute Son étendue,
commence à s’altérer à la distance d!un pied
de la ligne de jonction, et passe successivement
du vert au brun olivâtre, au jaune
sale, au jaune citron, à l’orangé et enfin
au rouge de sang à l’endroit même où il
touche au grèsj Ce n’est pas sa couleur seule
qui a changé, mais le pechstein a passé par
nuances insensibles, de l’état vitreux et fragile
où l’on le trouve ordinairement, à celui
d’une pierre compacte, ayant absolument
l’aspect, la dureté et la structure du jaspe ;
en perdant son éclat, il a perdu aussi sa
fusibilité; car tandis que dans son état ordinaire
il se fond aisément en un émail blanc
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très-bulleux, dans les portions intermédiaires
où sa couleur est devenue jaune, et oùsonas-i
pect ainsi que son éclat au lieu d’être vitreux
sont exactement ceux d’une cire vierge grossière
, dans ces portions-là, dis-je, il se fond,
mais difficilement, èn un émail blanc qui ne
renferme que fort peu de bulles. Enfin, au
point de contact avec le grès il est devenu un
jaspe rouge très-dur, peu brillant, très-compacte
et absolument infusible.il est cependant
à remarquer, que, quelque soit le changement
qu’ait éprouvé ce pechstein, il n’a
cessé, dans aucun des états par lesquels il a
passé, de contenir des petits cristaux de feldspath
disséminés.
Ces curieux passages se trouvent renfermés
dans un espace d’un pied à-peu-près
d’épaisseur, et là le pechstein est traversé
de fissures dans tous les sens; il devient sujet
à se décomposer et le moindre coup de
marteau, suffit pour le réduire en morceaux,
La vue de ce phénomène m’expliqua tout
de suite la raison pour laquelle j ’avois constamment
trouvé partout ailleurs, un espace
vide d’un pied ou deux entre le pechstein et
le grès. Cet espace avoit été probablement