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roche. A l’oeil nu et même h la loupe, on la
prendroit pour une roche simple et d’une na-
ture homogène ; elle est matte h grains très-
fins; à la loupe on reconnoit qu’elle est grenue,
luisante d’un éclat légèrement gras,
écailleuse à petites écailles d’un blanc verdâtre
et demi transparentes. Elle fond au
chalumeau aisément en un verre brunâtre,
demi transparent et bulleux. Ce petit globule
de verre est, par places., de couleur plus
claire et plus transparente , en d’autres endroits
, il prend une teinte foncée et paroit
tout à fait opaque, ce qui me semble dû à un
mélange de particules très-fines de hornblende
avec la pâte feldspathique qui domine
dans la masse. Quoique celte roche n’ait
pas toute la dureté du petrosiîex, elle est
cependant fort dure, et comme elle réunit
d’ailleurs tous les caractères qui distinguent ce
genre de pierre, je crois pouvoir la nommer
avec raison petrosiîex amphiboleux. Elle se
rapproche infiniment de certains klingsteins
trapéens, mais n’ayant aucune donnée sur
son gissement, il m’est impossible de savoir
à quelle formation elle appartient.
Il est fort â souhaiter que quelque géolo-
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gue écossais étudie ces monts Kruachan qui
me paroissent, d’après lamature de leurs débris
, devoir fournir une foule de faits intéressants.
—
Je quittai avec regret mes aimables compagnons
de voyage qui continuèrent leur
route dans les montagnes, et je pris un char
pour me conduire à Oban ;jle temps étoit a la
pluie, le pavs stérile et désert; le chemia
suit les bords du lac Elive ,.et l’aspeet du sol
change; ce ne sont plus de hautes montagnes
mais de petites collines* qui par leur nombre
et leur disposition, ne ressemblent pas
mal aux vagues de lâ mer. Les schistes et les
porphyres primitifs à couche s redressées, font
place à des lits presqu’horisonlaux de pou-
dingues , dé calcaire et d’argile schisteuse.
Je ne pouvois observer que très-superficiellement,
car il tomboitdes torrents de pluie,
et je n’a vois ni le loisirni la possibilitéde m'arrêter
à examiner des roches.
Je passe auprès du Connal Ferry; ce canal
court et étroit par lequel le Loch Etive communique
à la mer, présente dans les momens
du flux et du reflux un phénomène singulier.
Lorsque la marée monte elle atteint très-
promptement à une grande hauteur et s’èn