
sont élevés ; des canaux de communication
ont été ouverts, des grandes routes ont été.
établies, des ponts, des acqueducs ont été
construits, et les communications entre les
diverses parties du Royaume , rendues faciles
et sûres. Les changemens qui se sont
opérés dans les campagnes n’ont pas été
moins remarquables, ni moins avantageux.
A la place de sombres et tristes donjons ,
qu’habitoient jadis les Seigneurs Ecossais ,
on a vu s’élever des maisons élégantes. Les
villages, les cabanes mêmes des simples
laboureurs , ont un aspect d’ordre et
d’aisance qui contraste avec l’air de misère
et de dénûment qu’ils présentoient autrefois
, comme on peut encore s en faire
une idée par ce qui existe dans la Haute-
Ecosse. La face même du pays a pris une
toute autre apparence ; la culture la plus
riche et la mieux entendue, a couvert des régions
jusqu’alors abandonnées à la nature,
ou dont des mains négligentes ne retiroient
qu’un bien foible profit. La valeur des terres
et leur revenu, ont augmenté dans une progression
rapide. Les propriétaires, non contents
d’améliorer leurs domaines, en forçant
le sol à produire une plus grande quantité
d’objets de consommation, ont cherché aussi
à en accroître l’agrément; ils ont couvert des/
côteaux et des vallées, auparavant arides et
nues, de belles plantations d’arbres d’espèces
diverses , et ont ainsi rendu à leur
pays un ornement qu’il possédoit jadis ,
mais dont la main de conquérans avides
l’avoit dépouillé.
Dans ce progrès général de la civilisation,
le commerce et les lettres ne sont pas restés
en arrière, de florissantes manufactures ont,
dans toutes les villes et dans les villages
même, fourni de l’emploi à une population
qui s’accroissoit rapidement, et leurs produits
qui rivahsentparla qualité etlebasprix
avec ceux des manufactures anglaises, ont
été répandus avec une incroyable profusion
dans toutes les parties habitées des deux
mondes. Des flottes de vaisseaux marchands
ont couvert les mers. La richesse et le crédit
public , effet naturel de l’opulence des particuliers,
se sont accrus dans la même proportion
; des banques ont été établies, des
particuliers même, par leur moralité et