
navigation , et une promenade d’une lieue
sur les bords ravissans de ce beau lac
j ’arrivai à Luss. Combien alors ce village
champêtre ne me parut-il pas plus riant que
lorsque je l a vois vu à la fin de l’hiver ! Le
pays, couvert de toutes parts d’arbres et de
vertes prairies, avoit perdu l’aspect sauvage
qui m’avoit si fort frappé trois mois auparavant.
J’avois une lettre pour le Pasteur de Luss;
M.r le docteur Stuart , naturaliste distingué
et compagnon de voyage de Pennant et de
Lightfoot auteur de la Flora Scotica ; il
avoit, il y a plusieurs années , parcouru |
avec ces deux Sa vansf une grande partie des
Hébrides. Le désir de jouir de la conversation
de ce respectable vieillard , et
l’espoir de recevoir de lui d’utiles directions
pour mon voyage ; enfin, l’envie de
visiter les environs de Luss et les bords
du lac Lomond, m’engagèrent à me rendre
aux obligeantes sollicitations de M.r Stuart
et à passer le dimanche , g Août, avec lui.
J’eus à m’applaudir; à tous égards, de ma
résolution , j ’appris , dans son intéressante
société, bien des détails curieux sur i’iiis--
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toire naturelle des montagnes et des îles de
l ’Ecosse, sur les moeurs et le langage de
leurs habitans. Ces remarques trouveront
leur place dans une autre partie de l’ouvrage.
La cure est une petite maison au bord du
lac, environnée de beaux vergers et de jolis
jardins. M.r Stuart me monra son jardin
botanique, où il a rassemblé une foule de
plantes de l’Ecosse et des contrées septentrionales
de l’Europe. Comme le temps éloit
fort beau , je pris un bateau pour aller voir
la plus grande des îles du lac, Inch Sta-
vannach, l’île du Moine. C’est un rocher
peu étendu et en partie recouvert d’arbrisseaux.
On a de-là deux vues bien différentes
et également remarquables. Au midi le lac
Lomond s’étend comme une large nape
cl’eau entourée de coteaux peu élevés et
couverts d’une abondante végétation , et au
milieu de cette plaine liquide, une multitude
d’iles différentes en forme et en grandeur
semblent flotter ç à et là. Ce paysage est
riant et agréable. Au nord la nature présente
un aspect plus sèvère; le lac rétréci et
resserré par de hautes montagnes,prend dans