
et qui mine encore constamment ieur&
bases.
Le manque absolu d’arbres dans toutes
ces grandes perspectives , au lieu cle faire
un mauvais effet, donne plutôt à ces rocs
un caractère de grandeur c? assorti à la majèsté
de la nature dans ces régions. Ce ne
sont pas des paysages riants qu’on s’attend
à trouver dans ces lieux déserts et toujours
battus par la tempête; ce ne sont pas les
rivages couverts d’une riche végétation des
lacs de la Suisse ; ce ne sont pas ces bosquets
d’oliviers , de chênes verts , de citronniers
, de palmiers, qui tapissent les pentes
que baignent les eaux paisibles et azurées
de la mer Méditerranée, sous un ciel toujours
pur et serein. Ici, c’esl un Océan sans
bornes, avec ses vagues énormes, ses marées
furieuses ; c’est la nature du nord, avec
son cortège de nuages, d’ouragans et de
frimats ; c’est l’union de tous ces puissans
ëlémens , pour attaquer, morceler et détruire
une terre ingrate et stérile ; c’est-là
le spectacle imposant et sauvage que nous
< devons chercher dans les solitaires Hébrides.
H étoit naturel d’essayer de faire
croître quelques arbres dans les endroits
qui environnent immédiatement la maison
d’Ulva, mais il y avoit à lutter contre
de grands obstacles ; non-seulement la violence
des vents et l ’humidité du climat, dans
une contrée où il pleut plus des trois quarts
de l’année, s’opposoient à la réussite des
plantations , mais il paroxt encore que l’air
qui vient de la mer est tout-à-fait contraire
à la vie des arbres. Quand un rocher ou une
muraille garantit les jeunes arbres du vent
de mer , ils prospèrent pendant un certain
temps ; mais dès que , par l’effet de leur
accroissement, leurs branches supérieures
s’élèvent au-dessus de l’abri qui les protège,
on voit ces rameaux se fâner , et l’arbre lui-
même dépérir , sans qu’il soit possible d’y
apporter aucnn remède. M.r Macdonald a
planté un grand nombre de sapins et de mélèzes
au pied des hauts rochers qui défendent
sa maison des vents de l’ouest et du
sud; les arbres étant encore jeunes et par
conséquent peu élevés , ces plantations ont,
jusqu’à présent, admirablement réussi; et
si ces arbres peuvent résister à l’air de