
v i f , et disséminée irrégulièrement par petits
points arrondis, dans celle de Rum les taches
rouges ont une couleur plus foncée,
approchant du rouge de sang , et sont plutôt
disposées en petites veines semblables
à celles que l’on remarque dans certains
marbres.
La troisième différence qui existe entre
les deux variétés d’héliotrope , provient des
petits globules de couleur blanche que renferme
celle de Rum, et qui ne se trouvent
pas dans l’autre. Ces petites sphères, dont
la section forme autant de taches rondes
d’un beau blanc, n*ont pas plus d'une
ligne de diamètre , et souvent moins :
examinées à la loupe, elles présentent une
structure radiée et paraissent formées de
fibres divergentes du centre à la circonférence.
On apperçoit quelquefois au centre
de la sphère un petit espace vuide. La substance
qui forme ces taches, est un spath
calcaire,comme on peut le reconnaître aisément
à son peu de dureté et à l’effervescence
qu’elle fait avec les acides. Ce nest
cependant pas un spath calcaire pur, car
la décomposition qui agit très-rapidement
sur les petites boules, les convertit entièrement
en un oxyde de fer jaune. C’est
donc ce me semble une cfimix carbona-
tée ferrifère ou spath brunissant. Quoique
cette substance soit tendre, elle n’en
prend pas moins un certain poli, et se
détache par sa couleur blanche sur le verd
foncé de l’héliotrope, de manière à pouvoir
être avantageusement employée par les lapidaires.
Outré le spath brunissant, l’héliotrope
de Rum renferme encore quelques indices
de pyrites. Elle est ordinairement accompagnée
de larges veines d’une calcédoine
si belle et si transparents qu’elle peut être
proprement appelée cornaline blanche, et
d’un jaspe agathe , en partie opaque, en
partie transparent, nuancé de diverses couleurs
et susceptible aussi d’être employé
pour faire des bijoux, (i)
( 1 ) M.r Macculloch pense, avec Brongniart, que
î’héliotrope est une calcédoine colorée en verd par
la chlorite, et il se fonde dans son opini >n sur les
divers dégrès de translucidité et les diverses nuances
de verd que l’on observe dans l’héliotrope de Rum,
et sur les «passages qu’on remarque fréquemment
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