
petit lac Venachar d’un côté et la montagne
Ben Ledi de l’autre ; cette montagne
est formée de couches verticales de schiste
micacé renfermant quelque grénats communs.
Loch Venachar a près de deux lieues
de longueur sur une demi lieue de largeur;
ses bords sont marécageux et ce petit
lac n étant point entouré d’arbres a un aspect
monotone et sans beauté; une étroite langue
de terre le sépare de celui d’Auchray,
qui, quoique plus petit encore, est bien plu&
pittoresque. Il n’a que deux milles de diamètre,
ses bords sont couverts de toute'
part d arbustes et de la plus riante verdure;
deux petits îlots couronnés d’arbrisseaux
s’élèvent du sein de ses ondes
calmes et pures. Les collines nommées Tro-
sachs, semblent fermer la vallée à l’extrémité
occidentale du lae, et derrière ces
monticules de rochers, du milieu desquels
sortent des touffes d’arbres, on voit s’élever
à une grande hauteur la masSe imposante
de Benivenow, mont escarpé et
stenle qui termine cette brillante perspective.
Lorsqu ’après avoir cotoyé le Loch Au-
chray , on arrive au pied des Trosachs,.
il est difficile de prévoir par où l’on continuera
sa route, car cette chaîne de collines
ferme complettement le vallon compris
entre Benivenow et Benneon. Autrefois on
ne pouvoit passer les Trosachs qu’en escaladant
les rochers au moyen de longues
échelles, aujourd’hui un chemin de voiture
conduit à travers les collines et les bois jusqu’au
bord du Loch Kathrin. On trouve
un grand charme à pénétrer dans ces
solitaires retraites , où des arbres de
toute espèce grouppés ensemble de mille
manières, sortent de toutes les fentes du
rocher ; les surfaces âpres et sévères des
rocs sont tapissées d’une multitude de plantes
grimpantes, de mousses et de fougères
à larges feuilles ; les bouleaux pleureurs
élèvent çà et là leur tronc d’ivoire au dessus
des autres arbres, et laissent tomber avec
grâce leurs rameaux déliés, revêtus de feuilles
d’un vert clair que le moindre souffle met
en mouvement; les hêtres, les vernes , les
sorbiers forment d’épais bosquets qui donnent
azile à une foule d’oiseaux chanteurs.
Parmi ce concert on n’entend point la voix
si pure du chantre de nos bois; le Rossignol