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fait s’il ne se fût offert à nous qu’une seule
fois, et comme une exception unique à une
règle générale. Persuadé comme je le suis,
que nous ne possédons pas encore des con-
noissances assez étendues sur les phénomènes
géologiques pour oser entreprendre
d’expliquer Forigine première des roches,
je ne soutiendrai pas l’hypothèse ingénieuse
par laquelle le Doct. Hullon a crû pouvoir
rendre compte de la formation des montagnes
granitiques. Mais je me bornerai à
tirer de ces phénomènes deux conséquences
qui, jetant un nouveau jour sur l’histoire
naturelle du granit, méritent, ce me semble,
1 attention de ceux qui cherchent à perfectionner
nos systèmes de géognosie.
i.° Le granit n’est pas dans tous les cas,
comme on l’a voit crû, pendant long-temps,
lapins ancienne des roches ( i) .
(i) Ce fait a été depuis mon voyage, rais hors de
louie espèce de doute par les belles observations de
M .r de Buch en Norwège. Ce savant géologue, a
trouvé des lits de granit superposé au schiste micacé,
an schiste argileux et au gabro. Il a même observé
un granit de transition, alternant avec la grauwakke
ei la pierre calcaire de transition. Voyez son voyage
en Uorvvège et en Laponie.
C 71 )
2.9 C’est ici le plus important des résultats.
Il peut y avoir des cas, et il en existe,
où la roche la plus basse dans l’ordre de
superposition, peut n’être pas la plus ancienne,
et où par conséquent, le principe
sur lequel sont fondés tous les systèmes de
géognosie et qui a été jusqu’à présent regardé
comme un axiome , nous induiroit
dans de graves erreurs.
Il est donc important que les géologues
observateurs dirigent leurs recherches vers
les points où deux roohes, de nature différe
n te , se rencontrent; les jonctions, souvent
difficiles à découvrir, presque toujours cachées
par les débris , la végétation ou le lit
des rivières sont, cependant, en plus d un
cas , les places où nous pouvons le plus
espérer de découvrir les secrets de la nature,
c’est là que nous trouverons les vraies
données pour juger des rapports des roches
entre elles.
Les rochçs stratiformes ou schisteuses
dont les couches et les feuillets nous donnent
évidemment ridée de dépôts lents et
successifs , sont rarement séparées brusquement
les unes des autres ; le passage d’une