
des diverses tribus, pour défendre efficacement
leur indépendance et s’opposer avec
plus de force aux envahissemens des con-
quérans du sud. Deux Royaumes se formèrent;
celui des Gaëls, ou Calédoniens de
l’ouest qui vivoient dans les montagnes et
dans les îles, et celui des Calédoniens de
l’est qui habitoient les plaines. Les premiers
furent appelés Scotts (du mot Scuite, qui
signifie en Gaëlic, vagabonds) , à cause des
fréquentes incursions qu’ils faisoient dans les
contrées méridionales, occupées par les Romains.
Les autres furent nommés Picls ( du
mot gaëlic Picteish un pillard, un voleur) ( i ) ,
( 1 ) Tacite fait souvent mention dans son histoire
des P ic ti Britanni, mais celte épithète de P ic tu s ,
qui signifie peint, dans la langue latine, pouvoit
s’appliquer à plusieurs nations Bretones, qui étoient
dans l’habitude de peindre ou de tatouer leurs corps.
La nation des Picts tire son nom , comme je l’ai dit.
plus h aut, d’un terme celtique ou gaëlic, et
non d’une expression latine. Les anciens historiens
écqssais donnent un catalogue considérable
des Rois des Picts et des plus anciens Rois Ecossais;
mais l’existence de ees monarques, qui ne repose
que sur la foi de traditions vagues, paroît à présent
tout-à-fait fabuleuse. Et l’on ne doit guères plus se
parce qu ’ils portaient aussi leurs ravages dans
les conlrées voisines.
Ces deux nalions vécurent ensemble en
bonne intelligence tant qu’elles eurent un
ennemi commun à combatiré, mais dès que
les Romains eurent abandonné les îles Britanniques,
elles entrèrent en guerre l'une
avec l’autre. La victoire se décida à la fin
pour les Scolts qui envahirent le Royaume
des Picts, en exterminèrent les habitans,
et effacèrent, comme le disent les auteurs»
jusqu’à la trace du nom même de ce peuple.
Fiers de leurs succès, ils attaquèrent les
Bretons du midi, encore énervés par leur
long esclavage sous le j oug des Romains.
Les Bretons ayant appelé les Saxons à leur
secours, repoussèrent les Scotts ou Ecossais
jusques dans leurs montagnes, et s’étant établis
dans le pays des Picts et dans toutes les
plaines de l’Ecosse, ils lurent l’origine première
de la race actuelle des Lowlanders.
D’ autres antiquaires ont cru que la distincfier
aux rapports de Fordun, Boëce, etc., qu’aux
nombreux portraits de ces Rois qui tapissent la galerie
d’Holyrood-House.