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tons les mots où se trouve le g h , ôtent à la
langue la douceur dont elle est susceptible.
Ilsembleroit qu’il n’y a qu’à adapter la prononciation
anglaise à l’Ecossais , pour en*
faire un des dialectes les plus harmonieux
des contrées septentrionales.
Les rapports qui existent entre le langage
d’un peuple et sa musique, n’ont jamais, il
me semble , été bien déterminés, et ce sujet
intéressant mériteroit d’attirer 1 attention
des philosophes. Il parolt certain que, chez
les peuples les plus anciens comme chez
les nations les plus sauvages, lés premiers
essais de la musique ont accompagné ceux
de la poésie. Les deux arts se prêloient
alors mutuellement leur secours pour exprimer
les sentimens avec plus d énergie et
de vérité, et pour transmettre à la postérité
, les actions héroïques et les grands
souvenirs nationaux.
Un chant assez semblable, à ce que nous
nommons aujourd hui Ze V6citcilij~ , paroit
avoir accompagné la déclamation des poésies
d’Homère , lorsque ces chefs-d’oeuvre
éloienl répétés dans les carrefours des villes
de la Grèce , par des chanteurs ambulans»
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Les vers sombres et sauvages d’Ossian, se
chantent encore aujourd’hui dans les montagnes
de l’Ecosse, sur des airs lents, monotones
, mais rendus expressifs par un
rythme fortement prononcé.
Les chants les plus anciens, peut-être, qui
existent dans le monde civilisé, ont ô^é transmis
par tradition avec les poëmes qp ils accompagnent,
tels qu’ils étoient jadis entonnés
par les Bardes , dans les châteaux des chefs
écossais. Il paroît hors de doute que, lorsque
les poètes inspirés par leur génie , chantoient
véritablement leurs vers, la musique et le
langage s’adaptoient tellement 1 un a 1 autre,
que les modifications apportées au génie de
la langue par le temps ou les circonstances,
opéroient des changemens correspondans
dans le génie de la musique. Mais lorsque
les progrès de la civilisation ont sépare ces
deux arts, nés et élevés ensemble, leur histoire
est devenue bien différente. Tandis
que le langage national, soumis a toutes les
vicissitudes de la politique, s altéré, se dénaturé
, se inêlp avec les langues des conquerans
et des peuples voisins, en laissant, cependant,
toujours quelques traces auxquelles on peut le