
— Pendant celte route dans l’île de Mull,
je ne vis que du basalte semblable à celui
d Uiva , disposé en masses irrégulières ou
en tables , mais point en prismes. Cette
roche renferme quelquefois une si grande
quantité de petits nodules de zéolite ,
qu elle prend tout-à-iait l’apparence d’une
amygdaloïde. Dans cet état, eile se présente
presque toujours en masses arrondies. —
L e 29 Août. Nous quittâmes Balachroï
de fort bonne heure, et après avoir traverse
une chaîne de collines couvertes de
bruyères , nous passâmes auprès du lae
étroit et sauvage marqué dans les cartes
sous le nom de Loch-Friza ; la vallée dont
il occupe le fond s et les montagnes élevées
qui i entourent, sont également stériles et
désertes. Nous ne découvrîmes sur ses bords
aucune habitation. Après avoir gravi une seconde
chaîne de collines, et appercu de
nouveaux petits lacs aussi tristes que le premier
, le beau havre de Tobermory frappa
toul-à-coup nos regards , et ce 11e fut pas
sans un mouvement d’une agréable surprise
que nous vîmes Je joli village de ce nom
qui, par la beauté de sa position, la pro-
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prêté et même l’élégance de ses maisons ,
contraste avec les régions incultes que
nous quittions. Tobermory , dont le nom
signifie, en gaëlic, le Puit de Marie,
étoit autrefois célèbre par une fontaine consacrée
h la Vierge. C’est un petit bourg situé
à [’extrémité la plus septentrionale de
l’île de Mull; il doit son existence aux efforts
malheureusement trop peu soutenus, que fit,
il y a quelques années dans les Hébrides,
la Société pour l ’encouragement de la pêche
maritime. Lorsque Pennant et Knox parcoururent
ces îles , le port de Tobermory
n’existoit point; car les deux voyageurs,
qui parlent avec admiration de la beauté de
la baie , ne font aucune mention du village.
Il est probable que ce qui est aujourd’hui
un bourg , devoit ressembler fort à ces
chétifs hameaux qu’on voit dans toute l ’île de
Mull, et ne pouvoit point alors attirer l'attention
des étrangers. Aujourd’hui , de jolies
maisons de pierre, à deux étages, couvertes
d’ardoises, s’élèvent entre une colline et la
baie. Un beau quai , en pierres de taille ,
les sépare de la mer, et permet aux vaisseaux
de commerce de s’approcher du rivage pour