
sont sculptées de longues épées à deux nîains
Claftnore,en Gaelic Claidheamhrnors, armes
redoutables dont se^ervoient jadis les Gaëls,
ainsi que les anciens Suisses ; on y voit
aussi 1 ecu blasonné des armoiries du guerrier.
Dans ces armes se retrouve toujours le
vaisseau de ibrme antique qui est une des
piècesdel’écu commune à tous ces Seigneurs
insulaires.
Enfin au milieu de la chapelle, on nous
montra la pierre qui recouvre le tombeau de
St. Oran. Elle est unie et sans inscription'.
En parlant de la chapelle de St. Oran, Pennant
raconte l’histoire suivantes.
»La légende, dit-il, rapporte que cet édr-
»fice fut le premier que St. Columban essaya
» d’élever, mais un malin esprit faisait tomber
»les murailles à mesure qu’on bâtissoit.
» Après U n e consultation entre les religieux»
»il fut prononcé que les murs ne seroient
» solides que lorsqu’on y auroit enterré vive
» une victime humaine. Oran, un compagnon
»du saint se dévoua généreusement, et fut
»enterré. Au bout de trois jours St. Colum*-
»ban eut la curiosité de jelter un dernier rej
» gard sur son ancien ami, eljGt enlever la^erre
» qui le couvroit. A la grande surprise de
» tous les assistons, Oran se lève et com-
» mence à révéler les secrets de sa prison ;
»il déclare en particulier que tout ce qu’on
»avoit dit de l’enfer n’est qu’une plaisante-
» rie ; mais Columban fut si clioquéde cette in-
» piétéqu’il ordonna très-politiquement qu’on
»le recouvrit derechef de terre. Le pau-
» vre Oran fut englouti et ainsi finit pour
»\toLijours son bavardage.
Comment se fait-il que sortant tout-à-fail du
ton de son ouvrage, Pennant rapporte
une histoire aussi absurde et aussi contraire
au caractère de St.-Columban. Il est clair que
ce conte est d’invention moderne ; car Buclia-
nan , qui détestoit les moines, n’auroit pas,
s’il l ’avoit connu, parlé à plusieurs reprises
et dans les termes les plus honorables de St.
Columban et des pieux et doctes religieux
d’X-Colm^Kill.
Les ruines de la cathédrale n’ont rien
de pittoresque ni de grand , elles ne
sont remarquables que par les souvenirs
qu’elles rappellent et par le contraste que
forme cet édifice considérable et jadis si
riche et si orné , avec la nature sombre et