
un ordre inférieur n’ est p a s rare parmi les
Highlanders. Je rencontrai en me promenant
<lans lepare d’Invérary, un montagnard qui,
a v e c la curiosité ordinaire à ce peuple, vint me
demander de quel pays j ’étois et où j ’allois;
après avoir satisfait à ses demandes , je lui
fis la même question. Avec un sentiment de
fierté, il me répondit: Je vais à cette cabane
que vous voyez entre ces arbres, là-haut
sur la colline, nous l’avons habitée depuis
5oo ans, que nous sommes V a s s au x du Duc
d’Argyle.
Nous continuâmes notre route avec un
temps supeibe, et près de Kilchurn-Castle,
ayant retrouvé les bords du Loch-Awe»
nous suivîmes la rive septentrionale de ce
lac par une route charmante, coupée en
corniche sur le penchant des Kruachan-Bens.
Ces monts élèvent dans les airs leurs sommets
décharnés ; au-dessous de nous, nous
voyons le lac, et ses jolies îles boisées et
verdoyantes qui se peignent dans ses eaux ,
devenues tranquilles; peu à peu le bassin
se rétrécit, les montagnes sur ses deux rives se
resserrent, elles semblent bien-tôt se toucher,
et un rapide courant indique que le lac
est devenu une rivière. Nous ne tardons
pas cependant à retrouver un autre lac J
c’est le Loch-Ëtive, golfe de 1 Océan atlantique
, resserré entre deux montagnes de
formes tout-à-fait alpines et pittoresques. Il
étoit lard lorsque nous arrivâmes à Bunawe,
et nous fûmes obligés d’y coucher.
Le 15 Août. Je trouvai au pied des Kruachan
Bens dans les environs de Bunawe, une
quantité considérable de blocs, tombés des
sommités de ces montagnes. La grande variété
dérochés en débris épars,qui sont répandues
sur toutes leurs pentes, me fil juger que
ces monts doivent être d’un grand intérêt pour
l’étude desformationsprimitives.Comme mon
but dans ce voyage étoit plutôt d’observer
les roches trapéennes et que l’on me conseil-
loit partout de hâter mon arrivée aux Hébrides
, pour pouvoir en partir avant la mauvaise
saison, je renonçai avec regret au plaisir
de parcourir en détail les Kruachan, et je
me contentai de recueillir quelques échantillons
des blocs de roches diverses que je vis à
leur pied.
— Parmi ces débris éloient des granits,^
des syénites, des grunsteins. Je joins ici la
description de quelques autres roches moins
connues et qui se trouvent là fort abondan