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sont pour eux ce que sont pour les Suisses
les champs célébrés de Morgarten, de Sem-
pach et de Morat. Ainsi que les Suisses
ont eu leur Guillaume Tell, leur Wïnkel-
ried, les Ecossais ont eu leur Wallace et. leur
Bruce; ces noms héroïques, ces lieux qui retracent
les hauts faits des anciens défenseurs
de la liberté leur sont encore chers. De si Pelorieux
souvenirs entretiennent chez eux l'esprit
national et l’amour de la patrie ; les
historiens, les poètes, les romanciers mêmes
s’en sont emparés, et ont animé leurs ouvrages
par l ’élan de leur patriotisme.
Le poète Burns a mis en vers écossais
le discours qu’adressa Robert Bruce à son
armée avant de la conduire au combat ,
celte petite pièce est surtout remarquable
par l’énergie des idées et la concision du
style, ce qui empêche d’en rendre tout l’effet
par une traduction. Une circonstance qui
ajoute encore à l’intérêt de ce poème c’est
qu’il est fait pour être chanté sur l ’air que
jouoient les cornemuses qui conduisoient les
Ecossais h Bannockburn. Cet air quoique
sauvage, l ’est moins cependant que la plupart
des chants du même genre, il est sus-
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ceptible d’harmonie et d’accompagnement,
et semble composé exprès pour iaire ressortir
encore la force des paroles, ( i)
Sterling, où je m’arrêtai pour coucher,
est situé sur une éminence surmontée d’un?
château fo r t, bâti comme celui d’Ed.m-
(1 ) Ne pouvant traduire ce petit poëm e, je vais
au moins le transcrire ici pour ceux de mes lecteurs
qui entendent l’Anglais.
r.
Scots, wba hae wi Wallace bled
Scots whom llruce lias often led
Welcome to your gory bed
Or to victory.
Now’s the day and now’s the hour
See the front of battle lour
See approach proud Edward’s power
Chains and slavery.
2.
Wha w ill be a traitor Knave?
Wha can fill a cowards grave?
Wha so base as to be a slave?
Let him turn and ftie.
Wha for Scotland’s king and law
Freedom’s sword w ill strongly draw
Freeman stand, or freeman fa
Let him come wi me.