
longs cheveux noirs floltans au gré des vents,.
Cette course marine me rappeloit ces beaux
vers du 5.*me livre de l’Enéide qui s appli-
quoient si bien à notre situation.
....................... ferit oethera clamor
Nauticus, adductis spumant fréta versa
lacertis,
Jnjindunt pari ter sulcos , to tunique dehiscit,,
Convulsum remis rostrisque tridentibus
oequor,
................... . . vocemque inclusa vdlutant
Liitora, pulsati colles clamore résultant.
Ce fut avec un nouveau plaisir que je vis
pour la seconde fois l ’île de Staffa, avec ses
belles chaussées basaltiques,et que j,e contern-*
plai encore la grotte de Fingal ; toutes les impressions
que j ’avois éprouvéesse retracèrent
avec plus de vivacité peut-être à mon es-
prit, et j ’en conclus que l ’enchantement qu’a-
voit produit sur moi, la première vue de
cette superbe caverne ne tenoit pas seulement
à l’étonnement et à la surprise, mais
qu’il y avoit dans cet aspect, quelque chose
de vraiment grand, de vraiment pittoresque
dont l’habitude ne pouvoit émousser le sentiment.
Cétoitpour des recherches nnnéralogiques
que j ’ avois entrepris celte seconde course à
Staffa, et c’est sous ce seul point de vue qu’il
me reste maintenant à considérer cette île.
La plupart des naturalistes qui en ont parlé,
et Mr. Faujas en particulier, l’ont regardée
comme une production évidemment volcanique
; ils ont compris tous les rochers qui
la composent sous la dénomination générale
de laves, et ont donné ainsi à entendre que
les basaltes de Staffa et des îles voisines,sont
les restes d’une immense coulée de lave vomie
autrefois par un volcan semblable à l’Etna ou
au Vésuve. Faujas s’explique clairement à
cet égard; il parle souvent du volcan éteint
de l’île de Staffa, des laves qui en sont sor-
ties, du cratère et des scories, qui ont dû
jadis exister, mais que la mer a détruits et
emportés. Cette opinion, qui s’est accréditée
et répandue par l’autorité d’un nom célébré en
géologie, me paroit susceptible d’objections.
En effet, non seulement il ne reste dans l’île
de Staffa meme, aucune trace quelconque
de cratères, de cônes volcaniques, de scories
ou de laves poreuses proprement dites,
mais on n’en voit aucun vestige ni dans les îles