
comme appartenant à la formation trapéenne
dont ils présentent les principaux caractères.
Quoique les considérations qui précèdent
se rapportent également aux roches de
formation trapéenne que j ’ai déjà décrites
dans le courant de cet ouvrage , j ’ai cru
devoir les réserver pour ce moment - ci.
Comme l’île de Staffa est encore considérée
par quelques naturalistes comme volcanique
, il m’importoit d’énoncer mon opinion
à cet égard , avant que d’entrer dans
des remarques de détails.
Je m’étois flatté que l'examen de celte
île célèbre pourroit me fournir dans l’histoire
de la formation trapéenne quelques
observations nouvelles , quelques faits im-
portans qui jetteroient du jour sur la question
si débattue de l’origine du basalte ;
mais je trouvai Staffa bien plus intéressante
sous le point de vue pittoresque , et
comme curiosité minéralogique , qu’instructive
sous le rapport de sa construction géologique.
Cette île paroît former la crête d’une
colline alongée , dont la base est cachée
sous les eaux de la mer ; considérée sous
nn tel aspect, elle a ses escarpements
tournés vers l’ouest et le sud-ouest, et sa
croupe ou pente douce vers le nord ou le
nord-est. Le basalte forme la masse principale
et la presque totalité de l’île ; il est
en prismes dans les parties escarpées du
sud et de l’ouest, et en masses arrondies
èt informes dans les portions en talus du
nord et de l’est. J’ai déjà décrit l ’apparence
des longues chaussées, des hautes murailles,
des grottes , des amas de colonnes horizontales,
inclinées, et recourbées , que forment
les prismes basaltiques. Je ne reparlerai donc
de cette partie de l ’île que pour faire con-
noître la nature de ce basalte. Cette roche
ne diffère du basalte d’Ulva que par plus
de finesse dans le grain , un éclat moins
vif et moins scintillant ; cela vient de ce que
le feldspath y est en moins grande proportion
et qu’il a une structure plutôt compacte
que lamellaire. Elle est fort tenace et assez
dure pour faire quelquefois feu sous le marteau.
Sa cassure est inégale et raboteuse,
elle ne donne par insufflation qu’une ioible
odeur argileuse, mais elle se pénètre de l’humidité
de l’haleine et prend alors une teinte