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n’ont pas été appelés à des études approfondies,
et qui satisfaits de desservir l’église,
négligent par fois leurs devoirs pastoraux
dont la responsabilité ne pèse qu’indirectement
sur eux. Il n’en est pas ainsi en
Ecosse, un ministre doit résider dans sa paroisse,
et ne peut en déléguer le soin à qui
que ce soit ; il doit surveiller les moeurs,
soulager les pauvres , surtout diriger les
écoles paroissiales, et veiller à ce que les
enfants en profitent et y assistent avec régularité.
Cette surveillance active a eu les plus heureux
effets ; les écoles ont été suivies avec
zèle, et continuent à l’être aujourd’hui plus
que jamais. L’instruction élémentaire s’est
répandue dans toutes les classes d’habitants ;
l’Ecosse de nos jours a laissé sous ce rapport
l’Angleterre fort en arrière. Les Ecossais
partagent avec les Hollandais et les habitants
de quelques cantons de la Suisse,.
l’avantage bien précieux d’avoir une population
toute entière éclairée et instruite; tandis
que dans tous les autres états de l’Europe,
sans en excepter l’Angleterre 1 u et la France*.
les basses classes du peuple croupissent encore
dans la plus honteuse ignorance ; aussi
le peuple des campagnes de l ’Ecosse se fait-il
particulièrement remarquer par son amour
de l’ordre et du travail , par son industrie ,
son intelligence et la pureté de ses moeurs.
Je pourvois citer ici mille traits particuliers
« l ’appui de ce que j ’avance , mais rien à
cet égard n’est plus frappant que les résultats
offerts par Colquhoun dans son traité sur
la richesse de l’empire britannique. Cet habile
économiste a calculé que depuis soixante
ans les produits du sol de l’Ecosse ont triplé,
et que ce pays, qui tiroit autrefois ses bleds
et ses farines de l’Angleterre, envoyé aujourd’hui
au marché de Londres une quantité
considérable de grains.
L Ecosse , dit le même auteur, qui, lors
de 1 union en 1707, produisoit en revenu
brut 110,694 livres sterling, a rendu au
trésor public en 1813 , un revenu net de
4,i 55,599 livres sterling.
L ’influence bienfaisante qu’ont eu l’éducation
et la religion, n’a guère été moins frappante
a 1 égard de la moralité du peuple
écossais , que relativement à la richesse nationale.