
Celui des Ecossais est une preuve frappante
de cette vérité ; on peut, à bon droit, le considérer
comme un dialecte de l ’anglais, avec
lequel il a plus de rapport qu’il n’a de
différence. Ces rapports se sont bien augmentés
depuis la réunion des deux Couronnes
, lorsque l’anglais commença à devenir
en Ecosse la langue de la bonne compagnie :
car auparavant, le langage de la cour elle-
même étoit le dialecte écossais; dialecte qui
n’a été que depuis un petit nombre d’années
tout-à-fait abandonné aux dernières classes
du peuple. Cependant , comme l ’idiôme
écossais renfermoit beaucoup de mots et de
tournures adaptés aux usages particuliers du
pays même, pour lesquels l’anglais ne présente
aucun équivalent, on les a conservés
en les habillant, autant que possible, à l’anglaise
, et on a ainsi enrichi cette langue de
plusieurs expressions heureuses. C’est à ces
tournures et à ces locutions inusitées dans le
midi, ainsi qu’à un accent particulier aux
Ecossais, que les Anglais reconnoissent toujours
leurs frères du nord.
Si ce langage n’étoit qu’un simple patois,
usité par les villageois seulement, peut-être
ïie vaudroit-il guères la peine de s’arrêter &
considérer la dégradation d’üne langue qui
s’èst dénaturée dans la bouche de grossiers
paysans : mais il n 'en est. pas ainsi, le langage
écossais doit être regardé comme un
dialecte de l’anglais, et non comme un jargon
abâtardi; c’est d’ailleurs une langue
écrite, dans laquelle il existe plusieurs ouvrages
en prose et en vers. Les anciens hisr
toriens de l’Ecosse écrivoient dans la langue
de leur pays , et plusieurs simples et naïves
ballades nous, font juger qu’elle est éminemment
propre à la poésie. Les succès qu’ont
obtenu la pastorale dramatique, le Genllé-
Shepherd d’Allan Bamsay, et les morceaux
descriptifs et lyriques du poète Burns, prouvent
que ce dialecte se prête également à
l ’expression poétique des sentimens tendres,
et à l’enthousiasme d’une muse guerrière.
Ces circonstances, nous serviront d’excuse
pour arrêter l’attention de nos lecteurs, sur
un sujet qui nous paroît mériter quelque intérêt.
Le Danois est, après l’Anglais, la langue
à laquelle l’Ecossais, ressemble le plus , et
l!on ne s’en étonnera pas, si l’on songe