
de 3YI.r Macdonald; tout étoit fermé, car à
une heure aussi indue, on n’atlendoit plus de
visites. Nous ignorions alors qu’il y eût une
auberge dans l’île d’Ulva.
L e i 5 udoût. Lorsque nous allâmes saluer
nos hôtes, nous étions un peu confus
du dérangement qu’avoit occasionné notre
arrivée la veille, mais l’accueil le plus cordial
et le plus amical, la grâce et la politesse
parfaite avec laquelle nous fûmes reçus,
nous eûrent bientôt mis à l’aise. Bien des
voyageurs, abusant de l’hospitalité qu’ils
reçoivent, se sont crû le droit de publier
leurs observations sur l’intérieur des familles
dans lesquelles ils avoient le bonheur d’être
admis. La plupart guidés par un sentiment
bien naturel de reconnoissance pour leurs
hôtes, n ’ont pas cru voir d’inconvénieus à enrichir
leurs livres de portraits agréables et inté-
ressans,et du récit des petits incidens que fournit
la société. Ces détails,ces particularités rendent
certainement un ouvrage plus piquant
et plus amusant. Mais n’est-il pas h craindre
que les éloges même les mieux sentis et les
plus mérités, ne blessent la modestie et la
délicatesse de ceux qui en sont l’objet, lors-
%
qu’on les expose malgré eux aux regards du
public. U y a quelque chose de si sacré dans
l’hospitalité qu’on ne sauroit trop , ee me
semble, éviter tout ce qui pourroit le moins
dû monde déplaire à ceux qui l’ont accordée.
Personne n’a le droit de faire pénétrer ses
lecteurs dans l’intérieur des familles, mais
moins que tout autre encore, ceux qui en
ont éprouvé des marques d’intérêt et d’attention.
Ces considérations m’obligent à me
taire sur toutes les marques débouté que j ’ai
h Ulva-house, pendant un séjour qui se prolongea
plus que je ne l’avois d’abord compté*
séjour qui me laissera pour toujours, d’intéressants
souvenirs.
La situation de la maison de M.r Macdonald,
a quelque chose de si remarquable
que j ’en fus étonné à la première vue ; le
bâtiment élégant et de bon goût, fait un
singulier contraste avec l’aspect horriblement
sévère de la nature environnante. Il
est bâti dans un enfoncement d’où l’on est
dominé presque de tous côtés par de hauts
rochers de basalte qui s’élèvent en terrasse les
uns au-dessus des autres. De larges bandes
de bruyères brunes, font seules diversion