
thiques autour de la pierre sépulcrale, porte
la date de l'an i 5o,o, cette figure paroit
sculptée tout récemment.
Cependant les deux doigts de la main
droite qui étoient levés, comme dans l ’acte
de donner la bénédiction, et dont l’un étoit
orné de l’anneau abbatial, ont été dernièrement
brisés par un voyageur anglais, qui
au moyen de cette plaisanterie de bon goât,
désiroit apparemment laisser une trace durable
de son passage.
Au pied des murs de l’Abbaye, on nous
montra la pierre qui recouvre, dit-on, le
tombeau de St.-Columban. Elle, ne. porte
point d’inscription, ni de sculptures. Auprès
de là on conserve dans un coin , une, statue
de marbre noir , mutilée et informe, qu’on
appelle le Black rock. Les chefs des tribus
hébridiennes appospient la main sur ce bloc,
çn prononçant le serment d’allégeance au
Souverain dePEcosse.NousremarquAmesaus- v
si la jolie croix nommée,croix de St. Martin ou
croix de Maclean ; elle est encore, debout der
vant l’entrée de l’église,O ' sa forme est élégD ante:y.
la pierre dont elle est faite est un feuillet
mince de grès, sculpté des. deux côtés; l’un
( 339 )
porte des ornements de fantaisie, l’autre re-;
présente Adam et Eve recevant la pomme de
la bouche du serpent.
On ne nous laissa pas quitter ces ruines
sans nous faire remarquer, les Clacha bratli
ou pierres de la fin du monde, qui sont déposées
sur un pan de mur, entre la cathédrale
et le cimetière de St. Oran. Ce sont
trois boules de pierre contenues dans un bassin
de la même matière. On prétend que la
fin du monde arrivera lorsque le bassin aura
été compleltement usé par le frottement des
boules, et c’est pour avancer ce moment so-r
lennel que tous ceux qui viennent à Iona
se croyent obligés de faire tourner trois
fois chaque boule , dans le sens du cours
du soleil. Ceux qui pourroient s’alarmer de
voir sur quel frêle appui repose l’existence
de cet Univers , me sauront gré sans doute
de les rassurer à cet égard, le fond du bassin
est encore d’une épaisseur considé-r
rabie; il est moins usé que les boules elles-
mêmes, et le nombre des personnes qui les
font tourner est assez petit, pour nous permettre
de nous reposer avec quelque sécurité
sur la stabilité du monde que nous
habitons.