
( 44° )
d’un éclat argentin ; elle se fond trés-aisé-
ment au chalumeau en un émail blanc
opaque dans lequel on distingue quelques
bulles à l’aide du microscope.
Les plantes marines croissent sur les portions
de ces rochers baignées par la mer ,
avec une incroyable profusion, elles sont
si glissantes qu’elles rendent l’abordage de
Soey difficile. Lorsque nous eûmes terminé
nos observations , rions nous rembarquâmes
dans notre petit canot. Nous
nous félicitions de ce que le trajet étoit
court et la mer calme, car le bord du
bateau étoit a fleur d’eau , et l’eau entroit
qnelquefois des deux côtés de l ’esquif. Nous
vîmes en revenant beaucoup de Courlis,
d'Allouettes de mer et d'Huilriers sur les
plages de la partie méridionale de Coll que
nous traversâmes.
C H A P IT R E V.
De Coll à Canna.
Le 8 Septembre. Le patron du Lily vint
de grand matin nous avertir de nous tenir
( 44' )
prêts, parce que le vent sembloit devoir
changer. Nous nous rendîmes à bord , cependant
nous ne mîmes à la voile qu’à
dix heures avec un très-foible vent du
nord ouest. Le temps étoit fort beau. Une
fois sortis de la baie , un superbe tableau
se présente à nous. Au nord, nous voyons
les îles de Rum et d’Eigg vers lesquelles
nous nous dirigions. A l’est, l’île de Mull
et ses hautes montagnes , ainsi que le petit
grouppe des Treisnish Islands , parmi lesquelles
on reconnoît aisément le Bonnet
flamand qui présente d’ici absolument le
même aspect que lorsqu’on le voit de Muln
Ces îles n’ont été visitées encore par aucun
naturaliste ; je regrettai de n’avoir point
pris mes mesures pour m’y rendre. Je ne
doute pas qu’on y observe un jour quelque
fait intéressant sur l ’histoire des roches
trapéennes. En voyant les hauts escarpements
dont les rivages sont bordés, je ne
puis m’empêcher de croire qu’on y découvrira
quelque belle grotte semblable à
celle de Fingal, et des chaussées basaltiques
comme celles de Staffa. Tandis que
nous longions lentement, faute de vent, la