
parvenus au sommet de ce rocher, un étonnant
spectacle s’offrit à nos yeux. Nous
ne voyons de toute part que des prismes
basaltiques qui se montrent sous tous les
aspects possibles, les uns verticaux, les autres
horizontaux ou inclinés dans toutes les directions,
et sous une infinité d’angles divers. La
plupart de ces prismes sont droits, mais quelques
uns offrent une courbure remarquable;
il y en a dont la convexité paroît à l’extérieur
; d’autres au contraire ne montrent que
la concavité de leur courbure. Cependant,
ce mélange de tant de directions et d inclinaisons
différentes, ne produit point l’effet
d’une masse confuse. Les prismes sont formés
en groupes distincts, dans lesquels chaque
colonne a une direction parallèle à celles
qui l’accompagnent. Chaque groupe ainsi
composé de colonnes d’une régularité parfaite,
et qui ont toutes une position uniforme,
présente un ensemble fort régulier. Mais
chacun a sa forme particulière, et ne ressemble
point à ceux qui l’environnent. Rien
ne peut mieux en donner l’idée que la Planche
4* du Tome second, du Voyage de Mr.
Faujas. Ce dessin m’a paru tout-à-fait exact.
et rend bien mieux l’effet de cette partie de
Staffa que celui de Sir Joseph Banks publié
par Pennant dans son livre sur les
Hébrides.
Marchant de colonnes en colonnes ,. nous
descendons vers une petite caverne dont on
aperçoit l’entrée dans le dessin que je viens
d’indiquer ; quelques prismes courbés se
font remarquer sur la surface d’un des rochers
qui l’avoisinent; on a comparé avec raison
la figure de ce roc à celle d’un vaisseau dont
on voit les côtes Ou couples, de l’intérieur
des entre-ponts. Ces prismes sont peut-être
dans la nature > moins frappans et moins
nombreux qu’ils ne le paroissent dans le
dessin de M.r Faujas. Il me sembloit qu’ici,
la tendance à la forme prismatique, n’est
qu’une apparence tout-à-fait extérieure, car
les parois ou murs du Clamshell-cave, c’est
le nom de celte petite grotte, sont d’un basalte
informe > arrondi et comme poli par
la mer. Le Clàmshell-cave n’est à proprement
parler, qu’une large fissure qui s’étend
fort avant dans l’intérieur de la masse
basaltique, et l’on est étonné de voir
cesser si vite cette espèce de régularité
Tom. IL 19