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dices de cristallisation, mais qu’ils paroissent
être, des débris de roches primitives, usées
par le frottement et réduites en poussière.
Au milieu des grouppes de dunes, je remarquai
plusieurs places où le sable s’étoit
consolidé et où les grains unis entreux par
un ciment calcaire, formoient des couches
minces d’un grès passablement dur ; ces
couches éloient horizontales, et ce qui
prouve que leur formation est tout-à-
fait récente, c’est que l’on y trouvoit mêlés,
avec les grains, des fragments de coquillages
marins, ayant encore toute leur cou- O J J
leur et leur éclat nacré, comme leurs analogues,
pris dans les sables des dunes et
des plages de cette île. Voilà donc la nature
formant presque sous nos yeux des
couches minérales solides, et cela sans le
secours des eaux de la mer, ni d’un feu
central, puisque les couches, se consolident à
l ’air libre et à la surface de la terre. C ’é-
toit pourtant là une véritable formation
slratiforme à couches horizontales, recouvrant
une formation primitive à couches
Verticales.
£e 2 Septembre. Une tempête terrible
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ïïou s obligea de rester dans là maison t
il tomba toute la matinée, des torrens de
pluye; le vent souffloit avec Une telle violence.
que l’habitation en étoit ébranlée.
Ayant la mer tout autour de nous, nous
entendions de tous côtés le mugissement
des vagues qui frappoient les rochers des
rivages. Nous pûmes cependant profiter de
quelques instants où la pluie s’arrêloit
pour aller sur le bord de la mer, contempler
l’imposant spectacle d’un Océan
furieux roulant ses immenses vagues. Rien
n’étoit plus frappant que de vo:r ces montagnes
d’eau qui se succédoient rapidement
et se brisoient avec fracas contre les rochers^
en lançant au loin a des nuagt es d’ecumer;
Ici, sur les plages de sable solitaires, de
longues et hautes lames venqient se rompre
en rejetant des touffes de varecs qu’elles
avoient détachées du fond de la mer ; parmi
ces plantés marines, apportées par la tempête,
j ’observai un grand fucus dont là
tige d’un pouce d’épaisseur a une longueur
de plusieurs pieds > et se termine au sommet
par une touffe de longues feuilles d’un
beau vert. Cette plante ne croit que dan*
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